15 octobre 2014

La petite mort quotidienne

Tous les matins s'use l'émail qui se porte à mes lèvres
Érosion enflammée par un liquide amer
Dont la surface vibre
Fort. C'est un jus de ciguë noir, le cristal entaché
Au fil des ans comme il change de teinte
Le fond de ma tasse.
Puis il y eut de la casse.
Rencontre indésirée entre deux céramiques
Vernies. Et la boisson sociale
S'inscrit dans mon moral, s'inscrit sur mon émail
C'est un poison social
Bris de cœur et bris d'âme, aie !
Au fond de mon poitrail
C'est un bout de ma dent
Qui se digère, avalé sans savoir
Hier, dans cette marée noire
J'ai vingt ans.





(et déjà plus toutes mes dents)


octobre 2014

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