La fenêtre éteinte le
jour
La nuit sombre et profonde
L'a porté bien loin
Dans ces sombres mystères
À la frontière du destin.
D'ici jusqu'à ce monde
D'où il est revenu ce matin
Plus fort et plus serein
Il a, à chaque seconde,
Erré sous les éclairs
Et sous la pluie qui tombe.
Il veut s'enivrer maintenant
Du froid et des pieds mouillés ;
Il veut sentir lui brûler
Les poumons et les joues
Par l'eau, la terre et l'air,
Le fer de l'eau dans l'odeur de l'air
Et jusque dans son cou.
Inspirant la pluie musquée,
Purifiant au fond sa chair
Du fluide éther vicié
Qu'il visitait hier.
Où marche-t-il à présent ?
Seul au matin, comme le jour et par
tout temps
Il s'arrache la poitrine à ressentir
Tout ce qu'eux fuient lorsqu'ils vont
se coucher :
Le désert d'un samedi que l'on quitte,
Le désert que la foule absente
félicite,
Le désert sous la pluie aride,
Que console la ferveur humide
Du miroir scintillant.
Il se voit comme une gondole
Sur la Seine ou le Tibre
Que seul le vent frôle
Sans fin et sans origine.
L'évadé, le sans famille
Cherche l'horizon métallique
Des gouttelettes de pluie
Qu'encor la brise agite.
Et sur Terre il veut éprouver
Ce que dans l'éther il va regretter :
Précipiter la lourdeur des sensations,
Le poids des terres qui fait pression
sur sa bière.
Un samedi de pluie
Où les larmes humaines
Se mêlent aux larmes divines,
Un jour sombre et sans lendemain
Qui naît de la rencontre
Entre sanglots humains et sanglots
divins.
Eaux bénites qui nourrissez des
jardins
Que seuls apprécient ceux qui n'y
voient rien
Unissez, unissez-les à tout jamais !
Grave ! Civière ! Fleur malade !
Cimetière !
« Je veux respirer ton atmosphère !
Indéniablement tu m'attires,
Quand est-ce que l'on m'enterre ? »
Voilà ce que c'est que de voyager un matin
Par l'intermédiaire
D'une jolie gouttelette solitaire
Un jour de cacophonie des voix du
désert
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