« Je m'excuse
avant tout aux nazis de
la grammaire
Si tout ce qui va
suivre les blesse au plus profond
Ces mots auront
l'effet d'un tremblement de terre
Ils ébranleront
leur sens du correct et du bon
Car l'idée m'est
venue, car elle s'est
imposée
D'initier,
saugrenue, un changement
de rapports
La nature
de l'écrit n'est pas d'être aussi mort
Ni même aussi figé
qu'un trop latin passé.
J'en appelle à ces
mots prisonniers ou captifs
J'en appelle à
quitter la subordination
Ne restez pas
plantés comme des relatifs
Levez vos
boucliers ! Insubordination ! »
Lorsc il
entendit mon appel
Leur chef distribua
les armes
Il leur laissa le
choix
Entre la courbe
tranchante
D'un C
Et la pique
assassine
D'un Q
Alorc
l'assaut se préparait,
C'était Donc
qui menait la révolte
Puisq
d'entre eux lui
seul connaissait
les enjeux :
Indépendance
Et
conquête de sens.
Afinq
tous en viennent à
acquérir
Le sémantisme sacré
qu'on leur avait promis !
Saufc les
coqs ont beau chanter
À la fin de la nuit
À peine
cinq ou six révoltés
Avaient rejoint les
rangs
Avanc le
septième insurgé
Ait convaincu son
frère
Mais il ne se
pointait toujours pas.
Or plus l'heure
avançait, moins le peuple français
Tolérerait cette
grève…
Il
arriva en fin de compte
Aprèq le
soleil soit levé
Armé de poèmes
et slogans
À déclamer au
monde entier.
Parsc leur
liberté doit prendre tout son sens
Ils combattent
au nom de la rime
Et font trembler la
francophonie
En criant, craquant,
cacophoniant :
« Ré[mots]lution ! »
Novembre
2014
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