Lin
brun, l'un.e brun.e, indistincts
Un
soir alors que l'on rêvait, un soir
Un
soir alors qu'on y croyait, un soir
Un
roi alors qui n'était pas tyran,
Un
roi et une reine
Un
soir où minuit fut de leurs amis
Se
mirent à nu, oui,
Furent
diminués, destitués de leur règne.
Lin
brun, l'un.e brun.e, indistincts
L'un.e
a dit « les étoiles se sont couchées »,
Sans
autre forme de procès
L'un.e
a dit « j'ai épuisé tout le coton
Que
j'avais à disposition »
L'un.e
a dit « que ta nuit soit douce »,
Et
l'autre fut pris d'une secousse
L'un.e
a dit que trop de doux leurres,
Avaient
eu raison de son cœur
L'un.e
a dit que le charme de la séduction
Avait
était rompu,
La
magie des fines sensations
Brisée,
abattue
Sur
les rochers de son indifférence.
L'un.e
a dit qu'en son absence
Tout
était pour le mieux.
Que
l'autre avait saboté ses sales chances d'être aimé.
Lin
brun, l'un.e brun.e, indistincts
Alors
l'un.e a tout abandonné, tout espoir de conquête
Déserté
la saveur des fruits à pulpe, vidé toute sa tête
L'un.e
a cautérisé son petit cœur ouvert
Et
remisé son amour pour l'hiver.
Il
faudra attendre la bonne saison
Avant
de refaire des plantations
— Il
faudra se donner ou bien prendre le temps
Avant
que germe à nouveau le lin blanc.
— Le
printemps et ses boutons de Rrose ? »
Lin
brun, l'un.e brun.e, indistincts
Il
y a encore du grain à moudre
Pour
essorer cette tourmente absurde
«
Cherche un paratonnerre moins foudre »
Mais
un jour prochain cette histoire sera poudre
Que
l'on jettera, serein, à grande poignée-javelot
Dans
le vent des embruns, matelot !
Le
chagrin voltigeur se fera voyageur !
Avant
de finir en poussière
Qui
poudroie dans les airs
Et
puis s'éteint.
[En
attendant l'âge alourdit les désirs de fructifier,
Et
la jalousie, malgré tous les poèmes, persévère.]
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