Le
sel de ta main est une encre que je veux tatouer en creux sous ma
peau d’ortie. D’ordinaire loin des suies de cheminées je suis les chemins de fleurs dans la carrière du
monde souterrain résonnant du silence de tes cris. Mais le sable
crisse autour des rouages et la porte qui grince me rappelle sans
cesse bon gré, mal grès, qu’elle veut rester ouverte car elle bat la chamade comme un
cœur qui crépite entre deux coups de faucille − c’est le choc
des dents et la chatte cherche le contact d’une peau chlorophylle.
Fille de l’intense, je te crève le ventre et pourtant c’est la
chair de l’épaule qu’on dévore − va, geins ! et rougis
d’appétit au creux des cous comme aux jeux des joues. Oui, ici le
vin des lèvres soulève le bassin et coule dans le palais, c’est
le vin qu’on suce quand le bordeaux tumultueux coule sur la
douceur, violemment emportée dans les rapides. Plus d’afflux de
bateau glissant sur la rade, c’est le tourbillon des mains immenses
qui ceignent et enserrent tes courbes solennelles. Ô papillons
jaunes et noirs enivrants les regards, vous êtes robes et tu les
portes bien mieux au soleil de l’insolence − envolés. Ne sois
pas docile car si j’ai balayé devant ma porte c’est pour qu’en clignotant tes cils m’apportent le bonheur et qu’en cette nature elles poussent à nouveau, sauvages,
l’hyacinthe d’Apollon et la joie légitime sur la feuille de
vigne. L’escargot traîne, béat, entre les cuisses de grenouilles
qu’il embrasse comme son royaume car il est partout et nulle part
sous la pluie de tes fluides avant de cliquer sur l’appli de ta faune. Qu’il aille flore défricher aux territoires inconnus qu’il explore, et implore de ses râles l’affamée amante − élu dôme, ici l’ange, son sein.
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