21 juin 2014

Micropoésie

J'honnis la micropoésie plus que je ne hais le macrocosme parisien*
Car elle traite chaque mot comme un esclave
Accomplissant le travail de dix des siens.

Et ils suent sang et eau, en espérant la goutte d'eau
Qui fera déborder le vers
Hélas jamais ils ne seront libres, ces mots
Car jamais elle ne sera livre.

Libérons les demi-vers, osons le faire
Aux demi-mots je crie : demi-morts, soulevez-vous !
Quittez ce grand chantier avant d'en être la poussière !

Et voici comment on mit fin à la micropoésie.


*ceci ne cible pas les individus vivant à Paris, mais le fonctionnement social de cette mégapole.

19 juin 2014

Incantation : Bonheur

Bienheureux chevalier levé de si bonne heure
Où étais-tu passé lors de tous mes malheurs ?
Ne pouvais-tu rester mon éternel sauveur ?
Héros prêt à t'enfuir ne sois plus ce voleur
Et viens un peu pardi mettre de la chaleur,
User de ton sourire pour réchauffer mon cœur,
Raviver souvenirs et instants de bonheur !

15 juin 2014

Lâcher-prise

La vie est une chose qu'on traverse relâché-e
Afin de n'pas gâcher tout ce qu'elle propose
Car à trop calculer on en oublie l'osmose
Qui toujours se compose de spontanéité.

8 juin 2014

Charognard et Carnassier

Être charognard renforce-t-il le sentiment national ?
Demandez-donc à ces vautours de banquiers...
Être carnassier fait-il du bien au moral ?
Demandez-le au lion dans sa cage d'acier...

Pipi au lit

Si j'ai aussi longtemps
Fait des pipis au lit
C'est que j'étais sensible
Aux mondes invisibles
Oubliés par les grands
Mais que voient les enfants.
En témoignent les monstres,
En témoigne l'ami
Imaginaires ou pas
Ils ont fichu le camp
En laissant bien des traces
Sur le tapis des ans.

Car j'ai toujours eu peur
Du rêve des pipis :
Une boule de cirque
Recouverte de pics
Et dans le noir des heures
Je perdais l'équilibre.
Là j'avais beau lutter
Je devais en tomber ;
De ce songe sans règles
Mes draps payaient les frais
D'ailleurs ce fameux rêve
Je ne l'ai jamais compris.

Puis j'ai toujours eu peur
Du bourreau et sa hache
Au-dessus de la couette
Prêts à couper ma tête,
Figé dans la torpeur
De tout ce qui dépasse
Ne jamais se lever
Ne jamais regarder.
Moi qui voulais survivre
Que vouliez-vous que j'y fasse
J'avais la vessie pleine
Pour ma plus grande peine.

S'il y avait des monstres
Ou bien d'autres fantômes
Ils guettaient sous le lit
Que s'approche une jambe
Ne pouvant pas sortir
Ils attendaient dans l'ombre
Et je sautais au loin
Tel un kangourou couard
Car même la journée
Ils étaient dans ma chambre
Cachés derrière mon dos
Et le long du couloir.

Ce n'est que bien plus tard,
Malgré la peur présente
Que je bravais le noir
Et tout ce qui le hante
Mais il m'arrive encore
De sentir ce frisson
À l'approche du lit
Dans ma propre maison
Et je saute dessus
Dans une contraction.
Et je saute en dehors
Sans aucune sommation.

écrit du 1er au 5 juin 2014

5 juin 2014

Un pantoun pour la télévision

Sous l'éclairage des grandes chaînes
Resurgissent les titans ;
Sous l'ombrage des grands chênes
Poussent les glands.