30 novembre 2014

Voyage en Poasie

Pour moi, ce voyage n'est rien qu'un petit pas,
Pour toi, peut-être qu'il est trop lointain
Et que tu te demandes tout bas :
« La Poasie, c'est quoi ? »
Pour moi c'est un jardin de plaies et d'étamines
Et un terrain de guerre qu'on démine

C'est une petite oasis dans un pays voisin
Dans un pays sans frontières
Où rien n'est bridé par essence
Mais où chacun dispose de la liberté de faire
Faire de mots, faire de vers, faire de terre
Ou de métaux ; or, cuivre, argent ou fer
Les bâtiments, les animaux, les fleurs,
Les ouvrages qu'il lui plaît
Pour enfin l'ériger,
Le pays de lumière


La Poasie n'a pas de portes
Elle est ouverte à tous les âges
Aux quatre vents, aux souffles d'air,
Libre à chacun d'y mettre une barrière
Ou d'apposer quelques noms sur des cases
Cela ne change rien aux faits
Ni n'augmente ni ne diminue le sens
Qui s'offre à l'inconnue présence,
Et à la simple vue
De ce chant
Sur le papier

Et dans les champs de Bell'aurore
Tout pousse et fait des fruits
Beaux comme des trésors
Même sans vers, sans abeilles et sans bruits.


Novembre 2014

18 novembre 2014

Ré[mots]lution

« Je m'excuse avant tout aux nazis de la grammaire
Si tout ce qui va suivre les blesse au plus profond
Ces mots auront l'effet d'un tremblement de terre
Ils ébranleront leur sens du correct et du bon

Car l'idée m'est venue, car elle s'est imposée
D'initier, saugrenue, un changement de rapports
La nature de l'écrit n'est pas d'être aussi mort
Ni même aussi figé qu'un trop latin passé.

J'en appelle à ces mots prisonniers ou captifs
J'en appelle à quitter la subordination
Ne restez pas plantés comme des relatifs
Levez vos boucliers ! Insubordination ! »

Lorsc il entendit mon appel
Leur chef distribua les armes
Il leur laissa le choix
Entre la courbe tranchante
D'un C
Et la pique assassine
D'un Q

Alorc l'assaut se préparait,
C'était Donc qui menait la révolte
Puisq d'entre eux lui seul connaissait les enjeux :
Indépendance
Et conquête de sens.
Afinq tous en viennent à acquérir
Le sémantisme sacré qu'on leur avait promis !

Saufc les coqs ont beau chanter
À la fin de la nuit
À peine cinq ou six révoltés
Avaient rejoint les rangs
Avanc le septième insurgé
Ait convaincu son frère
Mais il ne se pointait toujours pas.

Or plus l'heure avançait, moins le peuple français
Tolérerait cette grève…
Il arriva en fin de compte
Aprèq le soleil soit levé
Armé de poèmes et slogans
À déclamer au monde entier.

Parsc leur liberté doit prendre tout son sens
Ils combattent au nom de la rime
Et font trembler la francophonie
En criant, craquant, cacophoniant :
« Ré[mots]lution ! »

Novembre 2014

11 novembre 2014

Deux boissons

L'amère noire, douce et grillée
Si j'aime le café
Ce n'est ni pour son goût, ni sa couleur
Mais pour son sucre et son odeur
Qui me font un effet… (mmh)

De fait, si ce poison notable
S'est installé à table
En boisson qu'on adore
C’est parce qu’il a de magie noire
Le très sombre pouvoir
De ranimer les morts.

L'amère jaune, âpre et fleurie
Aussi je lui préfère
Le parfum et la robe de l'antioxydant
À saveur orientale qui jaunit les dents
Et le fond des théières.

Qu'il soit jus de feuilles ou graines
La drogue en est la même :
Rassembleur social.
Mais la magie de la beauté
Qui traverse le thé
Est lumineuse et joviale.

Octobre-novembre 2014

Et pour ceux que ça intéresse quelques liens sur

9 novembre 2014

Le café par Eric Liberge

Le café,
Eric Liberge en fait un puissant psychotrope
Qui rappelle la Terre à tous les trépassés ;
Mardi-Gras Descendres en fait plus que l’essai
Et moud dans son crâne-moulin rafistolé
Fèves prophétiques, grains-kaléidoscope.


Septembre 2014 - 
Poème composé suite à la lecture 
de la très bonne & très excellemment "dark" BD 

6 novembre 2014

Randonnée dans le Vercors

Ce n'est plus le matin et pourtant quelle aurore !
La fraîcheur des genêts se dérobe à ma mine
Ébahie et rosée que midi illumine
Voilà que se dévoile en un concentré d'or
… ? Je ne peux le nommer.

La raideur des forêts se dérobe à ma mine
Ébahie et rosée que midi illumine.
Dans la brume est noyé le plateau du Vercors
Mystique enclave haute en plein cœur de l'Isère
Si je ne vis pas là, je vis dans la misère
Moi qui ai porté loin les lourds os de mon corps
… ? Comment suis-je arrivé ?

Mystique enclave haute en plein cœur de l'Isère
Je vis en toi, tout ce qui cause ma misère.
J'apprécie sur ton dos les monts et les décors
Fantasmes ! Mirages ! Je n'osais pas vous voir
Étiez-vous du voyage ? Terre hallucinatoire,
Haut plateau de verdure, te reverrai-je encore ?
… L'adieu précède le retour.

Fantasmes, mirages, je n'osais pas vous voir
Vous étiez paysage, terre de mille espoirs ;
Le parfum provençal et montagneux d'alors,
Sous ce ciel somptueux tout droit sorti d'un rêve,
Retourne mes racine et vivifie ma sève
Je te veux pour retraite ô plateau du Vercors
… Qui pourra y veiller ?

Sous les cieux bienveillants, cette dernière grève
Recueille et ensoleille âme et ultime trêve.



Octobre-Novembre 2014