26 mai 2011

Banque de sang


Banque de sang, tu ne vends rien
Et ton bien est précieux,
Mais personne ne vient
Dévaliser tes lieux,
Ni piller en ton sein
La monnaie que tous ceux
Qui n'en ont pas besoin
Prêtent à des malheureux.

*****

« Actionnaires d'un vin
Pourpre et savoureux,
Avancez-vous sereins
Chez les nécessiteux ! »

*****

« Que le rouge de la honte
Se lise dans les yeux,
Que s'empourprent les visages
De tous ceux
Qui voudront garder pour eux
Tout ce sang ! »

Ils les pilleront demain :
Ces banques sans argent !
Sans pour autant
Les tuer de leurs mains :
Ces donneurs de sang sain,
Bien plus voleurs qu'assassins !

*****

Bientôt, ils infuseront
Sous leurs seins
Cet argent sale, en somme.
C'est insensé !
Aucun sang n'a de sens,
Ils on pris le sang pour de l'eau,
Et le temps pour le temps perdu,
Ces assoiffés !

*****

Ô temps, pour autant que je sache,
Tu files à toute allure
Et nous laisse dans la brume
Encensée des souvenirs.

Je sens venir la faim
Et la soif, plus grande encore :
Je me vide de mon sang,
Des voleurs me l'ont pris !

Des voleurs me l'ont pris,
Remplissant des sachets ;
Encore heureux
Qu'ils ne me l'aient pas bu,
Celui qu'il me restait,
Les vampires souffreteux.

Mais comme il m'en restait,
Visqueux et savoureux,
D'autres vampires me l'ont bu
Ces moustiques assoiffés,
Une horde sans retenue !

23 mai 2011

Quatrain

Il y a des personnes, c'est certain
Qui trouvent scandaleux
D'appeler par "poèmes", des quatrains,
Mais moi, je suis odieux !

21 mai 2011

Magie d'un soir

Cacophonie des vents du désert ancestral,
Hurlement nocturne des loups
Et scintillement tout à coup
Du nuage de poussière ; une aurore boréale.

13 mai 2011

14 mai 2011

Dialogue végétal

L'ortie dit à la laitue (défraîchie) :
- Dors-tu, l'amie ? »
Ce à quoi, une voix répond dans l'air :
- Non, désormais je ne suis plus.
  Parce que j'ai volé un peu de terre
  Où tu puisait l'eau de la vie
  Tu as obscurci la lumière 
  Malheur à moi ! »

Morale de cette histoire :
La vengeance de l'ortie
Est synonyme de mort
Car, avide de tout, l'or tue.

6 mai 2011

Don du sang


Monsieur A :
« L'homme n'a pas de vraies passions
Mais O moins, il peut donner son sang
Si le cœur lui en dit,
À tous les passants
À moins qu'il ne soit pas bon.
S'il est vicié ou si d'aventure un moustique l'a bu,
On l'interdit formellement. »

Monsieur B : « A bon ? »
Monsieur A : « Plus ou moins »
Monsieur B : « Et B ? »
Monsieur A : « Tout O plus il peut en recevoir un peu »
Monsieur B : « De l'eau ? »
Monsieur A : « Oui, c'est certain, de l'eau moins pure ; C'est du sang bleu. »
Monsieur B : « A B voilà ! Merci beaucoup, À plus tard monsieur ! »

Monsieur A :
« Quoi qu'il en soit,
Nous donnons notre sang
De quatre à six fois par ans
Dans ces établissements
Que l'on appelle « banques de sang ».



Pendu

Je suis un vilain bateau
À la voile bariolée
Mon nom est matelot
De l'atrocité

Ma seule arme est une épée
Courbée, un cimeterre
Que je porte comme un noyé
En travers du cœur.

Mon corps est percé de sa lame
Mille fois meurtrière ;

Et, suspendu à un arbre
Avec sa lanière,
C'est là que je demeure.

Dans la couleur blafarde
D'un vieux lampadaire
Je suis pendu en bandoulière !

Et le cuir autour de mon cou,
Et le fer au sein de ma chair
M'ont à présent lavé
De toute agressivité.

Mes armes se sont retournées,
Recourbée ma rapière
On ne me prendra plus
À ces jeux de guerrier.

Et maintenant, je me repens.


Un grand merci à Blue qui a su capturer cet instant de poésie dans ce magnifique dessin :
 

Désolé pour le format "ridicule" que je vous propose. Pour une meilleure qualité, rendez vous à cette adresse
Pour plus de dessins de Blue, une petit tour par ici s'impose.