30 mars 2016

Cours ! ou dis « vain »

Le cristal des dents grince
Et le grognement sourd,

« Que font-ils tous au fond ? Ils ne sont pas sérieux
Pour s'être rassemblés à l'arrière de la classe. »

Le corps monte en pression
La colère grimpe au front,

« Je parie qu'en murmures ils conspirent à me nuire
J'enrage de savoir leurs desseins de grands soirs »

Tout à coup la tem-pête rugit, claque et fouette
Zèbrant l'espace d'un cri de désapprobation

« Q-QUE Q-QUOI COMMENT QU'EST-CE QUE C'EST QUE ÇA
ODIEUX DÉTRAQUEURS, QUELS SONT CES CANCRES-LÀ
VOUS ICI, VOUS OSEZ DANS UN MOMENT DE CREUX
VOUS AMUSER, VOUS MOQUER DE MON COURS ?!
VOUS ABUSEZ, VOUS QUI ÊTES ADULTES ! »

Puis le volcan se rentre, remet sa rage au ventre
Le calme revient, temporaire,
Jusqu'à quasi la fin de l'heure
Où de nouveau l'horreur s'abat sur les malfrats.
Les lèvres brûlent du ton acerbe et violent
Crachant très fort leur feu grégeois. Mieux que Satan. (Ça sent d'ailleurs l'odeur carnée de calciné)
L'air vibre alors, chargé de son tonnerre de timbre
L'orage de reproches s'effondre lourdement :

« EN COLÈRE. RIIEZ-VOUS ? J'AURAIS. PAS FINIR LE COURS.
PAR CHANCE RÉUSSI. DUR DE ME CONTRÔLER.
FUTURS EXEMPLES. À SUIVRE. PAS DIGNE D'ÊTRE. PROFS.
EN TOLÉRERIEZ VOUS LE QUART DE VOS ÉLÈVES ?! »

Les irrespectueux sacripants complotistes
Étant à priori sans autre forme de procès
En train d'ourdir une conspiration contre l'éspé
Ne demandèrent pas, car il était trop tard,
Le sacro-saint pardon. Le blasphème était tel
Qu'ils furent égorgé vifs. Privés de leur parole.

Morale en l'honneur de ces innocents morts pour riens :
Jamais, ô grand jamais, ne sera remise en question
L'inébranlable vertu, l'idéale méthode, l'éducation.