29 mai 2012

Freiburger Melancholie

von Martinsbräu bis zum Schwabentor
von Feierling bis zum Martinstor
irrte er vor allen Dingen
wie ein Spuk in dem Nebel.

von Landwasser bis zum Hauptbahnhof
von Zähringen bis zum Hauptfriedhof
irrte er einsam, ohne Füße,
und farblos wie die traurige Grüße.

von Vauban bis zum Schloßbergturm
von Günterstal bis zum Münsterturm
irrte er auf der risiegen Ka-Jo-Straße
wie ein Gestirn in der Milchstraße.

von Schauinsland bis zur Johanneskirche
von der Wiehre bis zur Ludwigskirche
irrte er bedruckt wegen der Schwüle
wie ein getrockenes Herz ohne Gefühle.

von Haslach bis zur Stühlingerbrücke
von Littenweiler bis zur Flückigerbrücke
irrte er gelangweilt, ohne Weiche,
und müde wie eine mondsüchtige Leiche.

- Felix Himmelbauer

Insomnie

Ces vers envoyés par texto, datent d'il y a un peu plus d'un an.

L'insomnie du soir me fait penser à toi,
Regretter de ne pas pouvoir
Te serrer dans mes bras.

20 mai 2012

Contradiction

Ô fille du Red Light District !

Tu n'es plus blonde, brune ou rousse,
Tu n'es plus asiat', grecque ou russe,
Tu vends ton corps comme un bonbon
Et c'est ton âme que l'on suce.

Ô fille du Red Light District !

Tu n'as à offrir que tes jambes
Tu n'es plus qu'un morceau de viande
Tu vends ton corps à des bouchers
Et c'est ton âme qui débande.

Ô fille du Red Light District !

Tu danses nue, jolie catin
Tu chant'aussi, tête sans teint
Tu vends ton corps, cette chanson
Et c'est ton âme le pantin

Ô fille du Red Light District !

Tu n'as plus rien sans tes produits
Tu n'es pas bien hormis la nuit
Tu vends ton corps en sous vêt'ment
Et c'est ton âme qui s'enfuit

Ô fille du Red Light District !

Tu n'auras bientôt plus vingt ans
Tu ne seras plus comme avant
Tu r'vendras tout pour racheter
Ton corps et ton âme souillés.

Ô fille du Red Light District,
Fuis, tant qu'il en est encor' temps !

***

Mais les poètes de tout temps
T'auront admiré, visité
Auront fait ton apologie
Allant même jusqu'à chanter
Ton nom dans cette poésie.

Inspiré par un voyage à Amsterdam,
Capitale de la prostitution.

Clignotement

Dans la chambre il fait noir
Il fait noir
Fait voir
Le loir.

"Noir"

Dans ces vers luit le titre
Luit le titre
Lit le titre
Le lit.

"Clignotement"

Dans la nuit il s'endort
Il s'endort
Il y dort,
Le lit.

"Nuit"

Dans ses yeux la lueur
La lueur
Lut l'heure
L'a lue.

"00:00"

Dans le ciel tout est sombre
Tout est sombre
Thé sombre,
Le thé.

"Obscurité"

Dans le ciel les étoiles
Les étoiles
Et toiles
Lactées.

"Scintillement"

Dans la couette, deux pupilles
Deux pupilles
Brillent.
S'éteignent.
Clignotent.
Pensent.
Rêvent.

Et se ferment plongeant la pièce dans le noir.

15 mai 2012

"Vergangene Zukunft" ou L'avenir passé

Vergangene Zukunft

Man träumt höher als man fliegt,
Man denkt ferner als man fährt,
Man schreibt die Geschichte
Man schreibt Gedichte.
- Felix Himmelbauer



Avenir passé
[On rêve plus haut que l'on ne vole,
On pense plus loin que l'on ne roule
On écrit l'Histoire peu à peu
On écrit des poèmes.]

6 mai 2012

Libertæ Ægalitæ Fraternitæ

Vous aimez bien la France ?
Voici ce que j'en pense :
Vous votez pour un roi,
Celui qu'il vous plaira
Mais vous râlez ensuite
Bande de vieilles biques !

Car aucun d'eux n'est là
Pour tenir ses promesses
Il se les met aux fesses
Et avec un seul doigt !
Tandis qu'avec les autres
Dirige ses apôtres.

Et l'orchestre s'affole
Sous les cris de ce fol
Qu'on nomme président !
On s'en mordra les dents.

Ce concours de beauté
Contre vos libertés
Finira comme avant
Lorsque bien affamés
Vous irez aiguiser
La lame du chang'ment.

Car au pied du palais
Qu'on appelle « Elysée »
On tue le vote blanc,
On tue les mécontents !

Et vous pauvres moutons
Vous suivez cette image
Appelée en jargon
« Mirage des sondages ».

Vous aimez bien la France ?
Voici ce que j'en pense :
Je n'lui dois à mon sens
Ni ma reconnaissance
Ni même cette chance
Que d'étudier en France.

Mets-toi mon vote au fion
Vivent la création
Et la libre expression.
C'est la révolution !

Ma modeste contribution à la république
6 Mai 2012.

5 mai 2012

Ô, Amsterdam !

Avec tes briques rouges caressant les étoiles
Cette nuit tu m'égares, cité flottant sur l'Ij !
Loin du fameux Rembrandt des etchings et des toiles
Je me guide à l'orange d'un coucher de soleil ;

Déviant sur l'Amstel dans la brume bordeaux
Ton vent gonfle mes voiles jusques aux dessous blancs,
De la sombre ruelle appelée quartier chaud
Et ma vision se voile l'espace d'un instant :

Je me vois nu dansant derrière les fenêtres
Dans un lieu amoral, où c’est moi qui pénètre
Le petit corps de femme qui ne vaut pas cent balles.

Puis c'est dans le vieux port, allongé sur le sol,
Un peu avant l'aurore qu'elle se fait la malle
L'essence de folie, l’ocre des tournesols.


1 mai 2012

Les enfers II/ : Réveil dans l'abîme

Trainé dans ce gouffre de désespoir, hurlant
Dans la vapeur tiède des effluves amères :
Les peaux douces et sucrées, sont répandues à terre,
Corps roses enlacés dans une marre de sang

Parmi tout ces râles, mon corps s'en va cherchant
Le miroir de vapeur au milieu de ces chairs
Consumées de plaisir ; et moi, que puis-je y faire ?
Vil déchet voyageant, j'erre tourbillonnant,

J'ai peine à respirer, l'air est chaud, grave et lourd
Dans cette immense pièce aux parois toutes rouges
Se trouvent des gardiens menaçants de leur vouge.

Je suis le prisonnier de ce monde sans jours
Révulsé par l'horreur des sexes ensanglantés,
D'une extase irréelle mon âme est entravée.

Les enfers I/ : La chute

Le monde s'écroule sous mes pieds, ais-je eu tort
D'attiser le grand feu de cet enfer étrange,
Provoquant Lucifer qui maintenant se venge
Me coupe du monde et m'emmène chez les morts ?

Vous m'avez abandonné à mon triste sort,
Riant de mon échec, inaccessibles Anges !
Figures célestes, j'attends que l'on me mange
Et je tombe, désincarné, plus bas encore.

L'édredon du temps retient alors en son cœur,
Ma frêle silhouette, ombre nue, en errance
Et me porte dans un lieu qui mêle Silence,

Dépravation et mort, désirs charnels ; Douleur !
Une vision, laquelle, imposée à mes yeux,
M'arrache enfin un cri, glacial et silencieux.