25 septembre 2015

Cœur des eaux-cyans

— « Mêlez-vous à vos propres liquides
Voyous Infortunés ! sous le vaste océan bouillonnant de trésors
les coquillages sans âge sont pierres précieuses.
Les lames sillonnent,
les lames lacèrent
la surface lisse et longue de l'immensité fluide.
Mêlez-vous à vos propres liquides
Voyous Infortunés ! et ne venez troubler sous le miroir des ciels
les mysmeres innombrables, plus doux que le meilleur des miels. »

Ici-bas le secret des meritoires se mérite :
Les eaux Juveleuses regorgent de joyaux vivants
comme les gouttes d'orages métalliques,
ces perles se font stries sur l'enveloppe d'autres cristaux,
bijoux tombés aux creux des mers-aubes :
sel agité, sable cristallin, pierres célestes et métaux argentins
se couvrent d'écailles œil-de-chat-tigre, se meuvent dans la nébuleuse vert d'iris
et jouent vers la surface la merveilleuse zébrure changeante,
mélodie de lumières étincelantes dans l'onde.


17 septembre 2015

L'ouvremonde

La chaîne massive retient
l'abîme béant gorgé de liquides millénaires.
Son mutisme étoilé est strié de colères
comme les dorures courent sur le blé noir.
L'hiver viendra où la masse se déchaînera, plus sèche que jamais roc ne l'a osé
et sa souplesse fera gronder les estomacs souterrains
au sud de la ligne de fuite planétaire.
On assistera à l'expulsion flamboyante des cris, cristaux brisés sec,
non comme un haut-le-cœur magmatique mais telle une nuque
tendue vers l'azur.
Pendant des chênes séculaires le calme éclaté revient,
océan morcelé, comme un désert sans visage,
Sans image fixe il est miroir des ciels.
Puis,
les vents cosmiques égrenèrent les âmes lors de migrations hors-phase
et nous rentrâmes dans l'air, où les oscillations se superposent.
Aux jours d'argentière et d'île-amour la masse se solidifia,
l'herbe sertie de gemmes et de gouttes de nuit salua notre passage,
la force du feu s'amenuisa sous les ombres
et nous habitâmes enfin nos noms.

Depuis ce temps la Planétaire est terre d'accueil
des astres égarés aux quatre révolutions.


 image trouvée post-écriture
poème : septembre 2015