24 janvier 2012

Sweet dreams


Sweet dreams ou la révision du mythe d'Orphée et Eurydice

Going down on a Highway to hell
When everything Fade to black
Between Dust & echoes, there's no sound, no yell.
Down there he's digging out the Dark chest of wonders

Orpheus ist nicht Gekommen um zu bleiben
Intrépide amoureux s'enfonçant dans l'Hadès
Pour y arracher son aimée, sa déesse

I'll never be Heavy in your arms my Layla

The poet at the pendulum der sich im Wasser gespiegelt
Is Still loving you, but stuck in the Labyrinth
And Nothing else matters plus que le destin : Orphée court à sa perte.

Im Zweifel für den Zweifel il se retourne vers Le lac
Brise dans la glace son reflet et Le grand secret qui les unissait :
Le fantôme d'Eurydice disparaît alors à tout jamais
Es ist Zu Spät, Orpheus der misstrauisch war nicht stark
- « Verschwör dich gegen dich, bel inconscient, this is the End of all hope » -

23 janvier 2012

Dans les glaces 1/


C'est une petite boule rouge
On se demande qu'en faire
Entourée de glace elle espère
Qu'un jour on la touche, qu'on la bouge

Mais elle est prisonnière
Cette éponge immobile
Elle gèle jusqu'aux doigts très agiles
Et rend cassant, dur comme le fer.

Toute âme s'approchant
Sur la banquise autour
Ensorcelée par le pire tour
Attrape au cœur ce froid mordant

Et meure inévitablement
Sans un souffle, sans un cri
Et silencieusement.

Cette boule c'est un cœur
Pris dans les glaces éternelles
Il lui manque l'étincelle
Du dedans, la grande chaleur

Qui fera fondre lentement
Son double rempart de géant.
(C'est un dieu certainement
Qui l'a laissé béant.)

On glisse sur le plan du monde
Comme entrainé dans une ronde
Mais le sol est froid, déchirant
Encore les petits doigts sanglants…

Illustration de Blue, une amie dessinatrice Ici même
Dont voici la miniature :
Et lien vers la suite théorique : Dans les glaces 2/

12 janvier 2012

Vampire


Voilà bien quelques jours, une soubrette accorte
Me tourne tout autour, joue l'attendrissement
Elle n'en a que pour l'anéantissement
De ma chair en amour et me mordre l'aorte

Je n'ai pas vu venir de ses doigts de velours
L'attaque du vampire ni son soulèvement
Et vais bientôt mourir, blessé grièvement
Je rejoins son empire, peut-être pour toujours…

Devenu immortel, foule réminiscence
Envahit tout mon être : ce hochement de tête
Entre mes jambes est tel que je me sens esthète.

Superbe œuvre de maître sur ma proéminence
J'exulte de plaisir sans la moindre défiance
Et lâche le geyser, je n'ai plus de défense !


(Inspiré par des particularité de langue issues d'un cours de linguistique : utilisation des mots « accorte » , « grièvement » et « hocher » dont l'emploi très restreint et limité m'a interpellé)

10 janvier 2012

Désir matinal


(En raison du caractère choquant de ce poème, j'ai appliqué la censure sur certains mots au caractère trop cru. Il est tout de même possible, grâce aux sonorités des vers précédents, de retrouver les mots dont il était question. Et sinon, laissez faire votre imaginaire)

Au creux de mes bras nus tu regardais le vide
Et je m'éveillais juste, les yeux dans l'infini
Oui c'est bien toi que j'eus, quand Morphée fut parti
Appelée ma Vénus, en mémoire d'Ovide.

Loin de moi le désir de calme ou de quiétude
Plutot refaire danser la flamme de ton feu
Comme envie de gésir dans le grand pot-au-feu
Pour laisser libre aller cette vicissitude :

Avaler le mollusque de l'antre fabuleuse
Ou des bulles y faire pour t'envoyer aux cieux
Moins que percer ta chair, étalon capricieux

J'exulte dominer l'indomptable […] !
J'ai trop longtemps usé de la parcimonie,
Viens donques me […], pudique [Anonymie] !

7 janvier 2012

Scénario fantasmatique

Dans un rêve fragile, sans meubles ni tapis
Ma lumière vacille, s'essouffle à réchauffer
La cruelle faucille ; Découvrir, caresser
La morsure docile qui dans l'ombre est tapie.

Que brille le feu noir du désir échaudé
Mon esprit, un miroir : son corps à la bougie
Est léché par les flammes, ses pommettes rougies
Je parcoure une femme, l'entre-monts épilé.

Retour à l'origine, goût de fleur anisé
Toujours moi qui domine, elle est à ma merci
Sous la main virtuose, grain de beauté sexy.

Sur ce piano grandiose la joie oralisée
Reçoit ma symphonie : le bassin se soulève
Au nom de [Anonymie]. Mais ce n'était qu'un rêve… (qui tombe dans l'oubli).

6 janvier 2012

Quai de gare, deuxième jour


La peur me tient en haleine
Grande ennemie de l'amoureux,
Inconnue de l'émotionnel.
Pour celui qui ne veut pas de peine
Simple regard, bise ou baiser langoureux
– « Quelle réaction adoptera-t-elle ? »

La peur te tiens en haleine
Avec les affaires du cœur,
Tu es perdue et sans repères ;
Je sais que tu n'es pas plus sereine
Emplie de la peur d'un baiser plein d'ardeur.
– « Mais quand brisera-t-il cette frontière ? »



Novembre 2010.