30 mars 2011

Les prépositions

On présuppose que
Les prés se posent ici
Ou, qu'on les prépose entre eux.
Or, on les a déjà posés tout près
Donc s'ils entrent,
Fatigués et de marbre,
C'est la catastrophe
Dans la strophe !
Car demain, ni l'arbre
Planté dans le pré
Juste à côté,
Ni la préposition
Ne seront
Juxtaposés !

Mais désormais nous savons coordonner.

***

Nous chamboulons la grammaire
Sans rien y simplifier
Pour que, de nos mères
À nos confrères étrangers
Navigants dans des prés
Aux multiples couleurs
« Auf, gegen, über »
Le mystère demeure entier.

Chez eux comme chez nous
La révolte n'a pas encore eu lieu
Mais déjà, en-dessous
On se rassemble par milliers
Contre l'ennemi du dessus.
Ma foi, bien apeuré,
Sur la colline il s'abrite.

Ne sommes-nous pas prêts ?
Mais si, tout y est.
L'assaut est donné !
Devant se pressent les épées
Derrière tout va de travers,
Les préposés sans noms
Ne sont pas biens coordonnés,
Entre nous, c'est une hécatombe !

29 mars 2011

Souvenir Névrotique

Cette brume néfaste emplit l'air environnant,
Pas une once de lumière ne la traverse
Elle ondule en formes abstraites, lentement,
De ci, de là, sa main brumeuse caresse,
Tourne et vire sur mes joues, puis s'envole au loin.

Tu l'aspire et la crache du bout de tes lèvres,
Le bâton maléfique s'allume à sa sortie
Tu en uses à outrance, maudite sorcière !
Mais tu feins d'ignorer qu'il consume ta vie
Et, se consumant lui-même, te prête
Son pouvoir destructeur, il contrôle ton esprit !

Mes pensées se mouvant au rythme de la fête,
Et la transe hypnotique commencée, mon corps,
À ces jeux de sorciers, désire se former.
Jésus autrefois, rendit la vue au passant,
Aujourd'hui aveugle dans cette sphère grise.

Le grand esprit maléfique nous contrôle,
Épaississant le nuage de mort volatile,
Renforce sur nous son étreinte, nous privant
Ainsi d'air, de vie et du contact divin.

Le cri de vivre

Vous dites que vous voulez vivre ?
Mais n'êtes-vous pas déjà mort, vous
Qui osez exprimer telle réclamation ?

Vous dites que vous souhaitez vivre ?
Mais savez-vous au moins ce que, vous
Allumez de désirs inutiles dans ce voeu ?

Pensez-vous vraiment qu'il suffise
De vouloir pour pouvoir, et vivre ?
Pensez-vous vraiment qu'il suffise de le dire ?

Vous dites que vous voulez vivre !
Mais n'avez-vous pas enfin compris,
Tout ce que contient cet écho de jalousie ?

Bien sûr, tout le monde veut vivre !
Mais cela ne dépend que de vous !
Depuis longtemps ce choix vous a été remis
D'apprécier ou non ce qu'est la vie,
Depuis longtemps ce choix fait de vous
Des êtres uniques, heureux ou bien aigris.

***

Alors, allez, allez donc au hasard des rues,
Et partez, partez pleins de chagrin, éperdus !
Errez, errez donc et ne m'importunez plus !

Car le poète en ce jour, vit !
Il n'a pas voulu, ni n'a choisi,
Figurer, lui, au rang des inscrits à la vie.
Mais c'est parce qu'il aime marcher, sentir,
voir, trembler, éprouver, vivre tout,
Que le poète, en ce jour, vit.

Sinon, que lui reprocher hormis,
D'être un être qui aime et qui vit
Sans se soucier de plus de vie, de plus de tout ?

Janvier 2011

Poésie, poésie

Poésie en boite,
Le poète ne se boit (pas) mais se noie

Poésie en mer,
Prose et rime (en vers)

Poésie vulgaire,
A vu le prodige des guerres

Poésie de comptoir,
Tous comptent (un jour) l'ouïr

Poésie du soir,
Est un sosie du poney noir

Poésie, poésie,
Aux ports des îles, poses-y
Les âmes prophètes des poètes.

18/02/2011

Révélation

Je rêve et tu me mens
Tu songe et tu te mens
Mensonges !
Absurdes et aberrants
Errants comme une colombe,
Au-dessus des toits,
Au-dessus de toi,
Ils tombent
Avec fracas !
Cassés et fracassés
Par mes jugements
Moi, juge, aussi je mens.

14 Janvier 2011

Distraction dangereuse

Voici l'histoire d'un petit jazz,
D'un jazz du soir, d'un soir de pluie.
D'un soir sans toi, humide et froid.

Humide vent de l'océan,
Froid de l'automne, me perturbant.
Novembre en gris, début du mois.

Sur le chemin : rêve de toi,
De toi qui danse, de toi jolie.
Futile errance dans mon esprit.

Feuilles sombres, lourdes de pluie,
Jamais ne tombent, toujours sourient.
Sourire forcé, même dans la tombe.

Rêve éperdu voilé de lune,
Rêve endormi, jeu de minuit.
Milieu de nuit chargé de brume.

Jeu dangereux des oublieux
Temps désireux, voire malheureux.
Temps assassin de mon destin.

Vice inavouable

Toutes les nuits nous dormons
Dans des cercueils glacés
Toutes les nuits nous marchons
Au milieu des damnés
Toutes les nuits nous rêvons
À vitesse effrénée
Toutes les nuits nous dansons
Sur des rythmes endiablés
Toutes les nuits nous scandons
Des vers efféminés
Toutes les nuits nous rêvons
De siècles inachevés

Et parfois nous piétinons
De nos affreux souliers
Et parfois nous piétinons
Les mânes intimidées

Mais une nuit cesseront
Ces voyages figés
Et de notre rébellion
Naîtra l'heure inversée.

Fausse transformation
Pour nos chairs emprisonnées
Apposées du tison
De nos heures articulées.

Plus de divinations,
Toute nuit illuminée
Tiendra en sa prison
L'or liquide des journées
Dans le voile des maisons,
Dans l'orange des pavés

Désormais plus question
De rêver, danser, scander,
Pour toujours nous tombons.
Et le réel, purifié,
S'attaque à la raison,
Nettoie les insanités,
Contre notre imagination :

Le diable enfin sodomisé !

Reine Noire

Envole au loin mes adieux,
Dans un murmure pousse-les vers les cieux
Que mon cœur, ô combien, regrette ses aveux
Puisque d'aucun de nous n'ont fait d'heureux.
Lui, qui, pourtant si vertueux,

Plaça sur ma route un espoir.
J'aurais mieux fait de ne jamais avoir
Avancé ses désirs et attentes exutoires.
Règne du chaos et du désespoir
Dans le château des cauchemars,

Où tu vis en reine tyrannique.
Ayant noirci ton cœur, Dame de Pique,
Plonges le mien dans un oubli névrotique
Dont tu gardes jalousement le portique.
Même machine diabolique,

Qu'en mes rêves les plus engourdis
Nos langues s'y rencontrent, non plus en amies,
Soufflant l'illusion des nos désirs accomplis.
Douleur de la chair qui brûle le lit.
Restes de deux incompris...

A la fille des étoiles.
2010

Ma Soeur

(Les vers de cette séquence comptent une syllabe de plus à chaque retour à la ligne et ce jusqu'à 20 syllabes - limite théorique d'un vers et aussi mon âge au moment où j'ai écrit ce poème).

2
Deux sangs
Différents
Se disent sans
Aucune patience
Les remous de leur âme,
Les sentiments de leur coeur,
Chaque souffrance et chaque peine ;
Deux sangs, deux familles désunies
Réunies dans leur coeur, amours ils s'aiment,
Et le sèment partout, jouissent du bonheur,
De pouvoir compter sur un frère, ou une soeur
Par tout temps et toute heure, pas besoin du même père
Entre des âmes soeurs, entre des coeurs, durs comme fer
(Aucune femme ne sera plus importante que toi)
Non, ils ne sont pas de pierre, mais se protègent de ces pleurs
Qui atrophient les chairs, et pillent les instants de joie éphémère.
Maintenant qu'ils ont trop vécu les malheurs, peuvent se laisser aller
A jouir de la vie, des cris de leur amants, et des sourires des vivants
Dans ce monde hier assourdissant, pour toujours ils seront les maîtres du vent.

                  ***

Viens par ici, Vent de la vie !
Viens virevolter entre nos vies,
Viens Vent du temps, passe sur nos vies !
Calme nos vides envies !
Et évente les vampires jaloux
Qui vantent les mérites, du vice parmi nous.
Prends vie, Vent vivant !
Qu'il vente à l'infini !

Lacrima Sanguis

120
Le sang des innocents ne sera pas vain
Cent vingt sont morts
Sang vain des morts (Maures)
Sang : vin des vivants.

100%
Il donna sont sang pour cent des siens
Œil pour œil, sang pour sang
Cent vies pour cents morts
Trouvé sans vie par manque de sang
Sans-Vie l'esprit, agacé, s'en alla chercher du sang pour cent vies, elle-mêmes agaçant le roi des morts.
Remplissant cent corps sains mais sans sang, Lucifer renvoya sur Terre cent pour cent des esprits agaçants, qui déferlèrent grégaires et menaçants.
Tandis que cent mille mutilés semblent encore fourmiller aux portes des enfers.

Sanctification
Pour sanctifier, à qui se fier ?
Sans t'y fier, il te laissa ensanglanté à terre,
Terrassant, de sa main assoiffée de sang, tout tes ennemis. Puis t'aida à te relever.
Pris une poignée de cette terre-à-sang dans sa main. La soif de sang parmi toutes, est haine, ami ! 
Tu lui a tendu la tienne.

100% des Terres tournent à 120° ou 360
Cent hommes, pour du sang déterrent, tournent au sang, vain degré où cent « toi » sont cent « eux », noyés dans le sang des guerres ou dans le vin des pères.
Soit béni le sang des « hymnes au sang ». Le sang vain qui alimente la Terre.
Poussant en terre sanctifiée dans laquelle moult sang à coulé, l'olivier désespère de voir un jour les guerres s'arrêter.
Et dans chacun de ses fruits, verse une larme de sang.

03/02/2011

Ode à la Lune

Un soir alors que je marchais
Je ne vis depuis les pavés
Que toi seule, ensoleillée
Car d'amour tu resplendissais.

De nombreux filets se mouvaient
Au dessus de moi, atteignaient
Les cœurs par delà vitres et toits,
Fenêtres, embrasures. Rets

Jeunes et fiers dont tu te parais
Porteurs d'un message d'espoir
A tous les laissés pour compte,
les aveugles, les malades.

***

Hier soir alors que je rentrais
Je te vis seule qui pleurais
Et ta lumière faiblissait,
Je crois qu'il t'a abandonnée.

Les voiles désormais ternies
Se sont brusquement arrêtées.
Aucune joie distribuée
Par delà murs, et parapets.

***

Ce soir, triste, c'est moi qui pars
Moi, qui emporte dans le noir
Le souvenir d'un vieil espoir
Terni par trop de cauchemars.

Chant grave

« Écrivez sur la peau, marquez la peau ! »
La peau des pères,
De nos pairs paritaires.

« Égalisez les hommes » ; assemblée d'égal désir.
La risée des âges,
Engage le partage.

« Enterrez donc les corps marqués au fer,
Fers des sept enfers ! »
Esclaves, sortez de terre !

« Et ouvrez vos paupières, hommes, ego.
Errez en mer ou en bateau ! »
Peaux de pierre, vous êtes égaux !