30 novembre 2014

Voyage en Poasie

Pour moi, ce voyage n'est rien qu'un petit pas,
Pour toi, peut-être qu'il est trop lointain
Et que tu te demandes tout bas :
« La Poasie, c'est quoi ? »
Pour moi c'est un jardin de plaies et d'étamines
Et un terrain de guerre qu'on démine

C'est une petite oasis dans un pays voisin
Dans un pays sans frontières
Où rien n'est bridé par essence
Mais où chacun dispose de la liberté de faire
Faire de mots, faire de vers, faire de terre
Ou de métaux ; or, cuivre, argent ou fer
Les bâtiments, les animaux, les fleurs,
Les ouvrages qu'il lui plaît
Pour enfin l'ériger,
Le pays de lumière


La Poasie n'a pas de portes
Elle est ouverte à tous les âges
Aux quatre vents, aux souffles d'air,
Libre à chacun d'y mettre une barrière
Ou d'apposer quelques noms sur des cases
Cela ne change rien aux faits
Ni n'augmente ni ne diminue le sens
Qui s'offre à l'inconnue présence,
Et à la simple vue
De ce chant
Sur le papier

Et dans les champs de Bell'aurore
Tout pousse et fait des fruits
Beaux comme des trésors
Même sans vers, sans abeilles et sans bruits.


Novembre 2014

18 novembre 2014

Ré[mots]lution

« Je m'excuse avant tout aux nazis de la grammaire
Si tout ce qui va suivre les blesse au plus profond
Ces mots auront l'effet d'un tremblement de terre
Ils ébranleront leur sens du correct et du bon

Car l'idée m'est venue, car elle s'est imposée
D'initier, saugrenue, un changement de rapports
La nature de l'écrit n'est pas d'être aussi mort
Ni même aussi figé qu'un trop latin passé.

J'en appelle à ces mots prisonniers ou captifs
J'en appelle à quitter la subordination
Ne restez pas plantés comme des relatifs
Levez vos boucliers ! Insubordination ! »

Lorsc il entendit mon appel
Leur chef distribua les armes
Il leur laissa le choix
Entre la courbe tranchante
D'un C
Et la pique assassine
D'un Q

Alorc l'assaut se préparait,
C'était Donc qui menait la révolte
Puisq d'entre eux lui seul connaissait les enjeux :
Indépendance
Et conquête de sens.
Afinq tous en viennent à acquérir
Le sémantisme sacré qu'on leur avait promis !

Saufc les coqs ont beau chanter
À la fin de la nuit
À peine cinq ou six révoltés
Avaient rejoint les rangs
Avanc le septième insurgé
Ait convaincu son frère
Mais il ne se pointait toujours pas.

Or plus l'heure avançait, moins le peuple français
Tolérerait cette grève…
Il arriva en fin de compte
Aprèq le soleil soit levé
Armé de poèmes et slogans
À déclamer au monde entier.

Parsc leur liberté doit prendre tout son sens
Ils combattent au nom de la rime
Et font trembler la francophonie
En criant, craquant, cacophoniant :
« Ré[mots]lution ! »

Novembre 2014

11 novembre 2014

Deux boissons

L'amère noire, douce et grillée
Si j'aime le café
Ce n'est ni pour son goût, ni sa couleur
Mais pour son sucre et son odeur
Qui me font un effet… (mmh)

De fait, si ce poison notable
S'est installé à table
En boisson qu'on adore
C’est parce qu’il a de magie noire
Le très sombre pouvoir
De ranimer les morts.

L'amère jaune, âpre et fleurie
Aussi je lui préfère
Le parfum et la robe de l'antioxydant
À saveur orientale qui jaunit les dents
Et le fond des théières.

Qu'il soit jus de feuilles ou graines
La drogue en est la même :
Rassembleur social.
Mais la magie de la beauté
Qui traverse le thé
Est lumineuse et joviale.

Octobre-novembre 2014

Et pour ceux que ça intéresse quelques liens sur

9 novembre 2014

Le café par Eric Liberge

Le café,
Eric Liberge en fait un puissant psychotrope
Qui rappelle la Terre à tous les trépassés ;
Mardi-Gras Descendres en fait plus que l’essai
Et moud dans son crâne-moulin rafistolé
Fèves prophétiques, grains-kaléidoscope.


Septembre 2014 - 
Poème composé suite à la lecture 
de la très bonne & très excellemment "dark" BD 

6 novembre 2014

Randonnée dans le Vercors

Ce n'est plus le matin et pourtant quelle aurore !
La fraîcheur des genêts se dérobe à ma mine
Ébahie et rosée que midi illumine
Voilà que se dévoile en un concentré d'or
… ? Je ne peux le nommer.

La raideur des forêts se dérobe à ma mine
Ébahie et rosée que midi illumine.
Dans la brume est noyé le plateau du Vercors
Mystique enclave haute en plein cœur de l'Isère
Si je ne vis pas là, je vis dans la misère
Moi qui ai porté loin les lourds os de mon corps
… ? Comment suis-je arrivé ?

Mystique enclave haute en plein cœur de l'Isère
Je vis en toi, tout ce qui cause ma misère.
J'apprécie sur ton dos les monts et les décors
Fantasmes ! Mirages ! Je n'osais pas vous voir
Étiez-vous du voyage ? Terre hallucinatoire,
Haut plateau de verdure, te reverrai-je encore ?
… L'adieu précède le retour.

Fantasmes, mirages, je n'osais pas vous voir
Vous étiez paysage, terre de mille espoirs ;
Le parfum provençal et montagneux d'alors,
Sous ce ciel somptueux tout droit sorti d'un rêve,
Retourne mes racine et vivifie ma sève
Je te veux pour retraite ô plateau du Vercors
… Qui pourra y veiller ?

Sous les cieux bienveillants, cette dernière grève
Recueille et ensoleille âme et ultime trêve.



Octobre-Novembre 2014

21 octobre 2014

Homo splenis

Celui-là est un homme, ivre mélancolique, ses nuits cependant
Sont agitées et son sommeil troublé
Alors pendant qu'il veille, observe les passants
Et crible des carnets
De notes mélodieuses et torturées ;
Ses Muses et Passions
Sont mûres et noir de jais.

Depuis il erre évanescent, et l'air ainsi transporte
Son spectre maladroitement,
Récite les beaux mots de l'envers.
Il en murmure à l'oreille des dormeurs et des dormeuses
Qui veulent bien l'entendre
Et y verse des rêves en vers ou en pleurs
Qu'il tient de ces nuits blêmes
Où a cherché lui-même
L'or des fées et le voile défait de son aimée
Il est l'orfèvre des vers de rêves
Pour un sommeil sans trêve
Mais bien chargé d'images
Au sens plus élevé.

Hommage
À l'homme de spleen.

15 octobre 2014

La petite mort quotidienne

Tous les matins s'use l'émail qui se porte à mes lèvres
Érosion enflammée par un liquide amer
Dont la surface vibre
Fort. C'est un jus de ciguë noir, le cristal entaché
Au fil des ans comme il change de teinte
Le fond de ma tasse.
Puis il y eut de la casse.
Rencontre indésirée entre deux céramiques
Vernies. Et la boisson sociale
S'inscrit dans mon moral, s'inscrit sur mon émail
C'est un poison social
Bris de cœur et bris d'âme, aie !
Au fond de mon poitrail
C'est un bout de ma dent
Qui se digère, avalé sans savoir
Hier, dans cette marée noire
J'ai vingt ans.





(et déjà plus toutes mes dents)


octobre 2014

14 octobre 2014

12 kilos par jour

Voici le poids de l'apprentissage
Sous la plume des enfants sages :

Ils croulent sous le poids le l'école,
Le poids de la culture et du savoir
Le poids des lectures du soir
Le poids des ratures de l'histoire
Larguons du lest si l'on veut qu'ils décollent !


octobre 2014

3 octobre 2014

De dissentionibus hominum

À tou.te.s les véganes du monde
Cessez donc de rager,
De cracher votre bile
Sur tous les infidèles,
Ou ceux que vous nommez
Assassins et tueurs !

À tou.te.s les écolos des villes
À tou.te.s les biofanatiques pieds nus
À tou.te.s les zélateurs de la vérité
À tou.te.s les invétérés du vélocipède
Le même message vous est adressé.

Le culte ne fait pas le dieu,
Car nous avons les mêmes mains.

Il y a de bons omnivores
Et de mauvais véganes
Loin de vouloir accuser l'un
Pour mieux défendre l'autre
J'aimerais mieux qu'ensemble
Vous œuvriez à rendre
À la terre son éclat !

Si j'ai dans ma famille
Et dans mon entourage
Un peu plus d'omnivores,
Moult végétarien.ne.s,
Écomilitantistes,
Biodynamistes de tous poils,
Et autres pescalien.ne.s,
C'est parce qu'ils ont entre eux
De nombreux points communs :

Tous portent en eux le germe
Plus ou moins développé
De visions de demain
Et l'idée au fond bien imparfaite
D'un seul monde idéal.

Ces indignés de la nature (in)humaine
Dessinent autour d'eux
L'ébauche d'un chemin
Plus naturel vers nos (r)évolutions
Pour moins de pollutionS.

Chacun d'eux œuvre pour le Grand Tout
À son échelle, à l'Unisson,
Avec les hasardeux outils
Dont on les a pourvus
(Des plus récents aux plus antiques
Rationnels ou ésotériques)

Pour qu'on n'empoisonne plus
Les beaux champs alentours
Ni l'éther entre nos paroles
Ni nos pairs et nos voisins
Ni nos congénères ahuris
Dans ce troupeau de loups.

Sans parler de l'eau qui court
Depuis la source de (la) vie
Jusqu'aux rivages doux
Où brebis que nous sommes
Attendons notre heure en silence
Pour forger la dernière alliance
Contre le règne des mauvais hommes.

Mais avant tout cela
Nous diviser par les idées
Nous entredéchirer comme des chiens
Nous haïr, nous abhorrer, nous honnir
Nous conspuer non plus,
Derrière la pugnacité pusillanime de nos écrans de foire !
Non tout cela ne sert à rien.

Se récrier et décrier ce(ux) que nous condamnons
Est un fait du passé.

Car après tant d'efforts
Pour bâtir des nations,
Soyons un peu d'accord
Et laissons aux poltrons
Les miettes de leur sort.

Car après tout cela
Nous rassembler dans l'action,
Nous enlacer comme des frères
Nous aider, nous saluer, nous aimer
Nous applaudir aussi,
Dans l'embrassement des encouragements mutuels !
Car cela, oui, tout cela est pour demain !


03/10/2014

29 septembre 2014

La quête du Graal

Par delà la mer ondulante des blés
Par delà la plaine luisant de leur reflet cuivré
Par delà la montagne rousse tachetée
Par delà deux grands lacs verts opalins
Par delà les humides granits carmins
Par delà la faille d'étuves tropicales
Par delà le lisse à-pic du bout du monde
Par delà la gorge aux parfums de pétales
Par delà les collines couvertes de rosée
Par delà les sables mouvants
Et par delà leur tourbillon
Par delà le creux d’un bassin versant
Par delà les hautes herbes en cachant l’entrée

Par delà les pairies, les collines, les monts, les falaises
Perceval s’engouffre en la vallée
Pour pouvoir l’honorer de sont front

Ainsi qu’au Graal enfin s’abreuver.
Timide mais pas farouche,
On ne saurait trop dire
Quand sa bouche s'exprime.
(Qu'en sa bouche sexe prime).

9 septembre 2014

Dialogue avec un poète

− Que fais-tu dans la vie ?
− Je suis de ceux qui cultivent l'ennui.
− Pourquoi ?
− Pour créer.
− Mais quel est ton métier ?
− Je suis un artiste.
− Alors tu ne fais rien.
− C'est faux, je fais un tas de choses passionnantes.
− Tu peins ou tu fais des films ?
− Aucun des deux, je suis poète.
− Qu'est-ce que tu fais alors ? Tu gagnes beaucoup d'argent ?
− Oh non, mais je peux te montrer ce que je fais.
− D'accord.
− Très bien, alors mets tes mains devant les yeux.
− Comme ça ?
− Oui, ne laisse pas passer la lumière. Maintenant que vois-tu ?
− Rien du tout.
− Mais encore, regarde mieux.
− Je vois l'intérieur de ma main.
− La paume de tes mains oui, regarde à présent les formes qui apparaissent.
− Que vois-tu ?
− Aaah, c'est beau. Je vois une montagne, des nuages…
− Alors tu as compris ce qu'est mon métier.
− Tu, tu regardes dans tes mains quand tu t'ennuies ?
− Entre autres choses, je voyage grâce à elles. Et j'essaie de faire voyager les autres par mes écrits. Elles sont mon guide et ma carte et leurs lignes dessinent le chemin sur lequel je m'aventure.
− Il y a beaucoup de gens comme toi ?
− Oui, toi aussi tu peux être comme moi si tu veux. Si tu n'oublies pas de te laisser guider par tes mains.
− Tu écris beaucoup ?
− Plutôt oui, mais seulement quand ma main l'a décidé.
− C'est quelle main ?
− La gauche, c'est la gauche qui écrit chez moi.
− Moi j'écris avec la main droite.
− La droite c'est très bien aussi.
− J'aime bien ma main.
− C'est un bon début petit frère. Je dois te laisser à présent, il faut que j'y aille. N'oublie pas de la regarder et de la laisser prendre le chemin de la feuille. Ta main sauras mieux que ta tête.

4 septembre 2014

Vendanges bio(dynamiques)

Recourbés et pliés, les paysans vendangent
Au sein d'une allée verte où règne un grand labeur ;
Déméter a rempli la table de bonheurs
Et les grappes choisies ont le parfum des anges.


 Je dédicace ce poème à mes grands-parents viticulteurs,
à mon tonton Olivier, lui aussi viticulteur,
à mon papa Olivier, qui répare et livre cuves et autres matériels
ainsi qu'à tous ceux dont les petites mains travaillent dur dans les rangs
et enfin à tous ceux qui aiment le bon vin.

3 septembre 2014

Impression normande

Regards provocateurs en direction de l'Angleterre,
Poumons gonflés de sel comme les fiers rouleaux
Et le chant de la mouette assujetti aux flots
Dans le creux de la Manche, à Coudeville-sur-mer.


03/09/2014

1 septembre 2014

Désappartement

Echo, écho qui court entre quatre murs blancs
Musique monochrome des peintures,
Couleurs monocordes des pinceaux durs
Et la pièce qui sent le déménagement.

22 août 2014

Écho profane

Sons électriques de cordes et de cuivres,
Notes de vent dans la prairie
Où l'herbe mouillée de la nuit
Vibre avec les tambours des musiciens ivres.

inspiré par Damien,
août 2014

Écho de la Saint Jean

Crépitement du feu dans la nuit,
Chant sauvage des flammes
Voilà qu'hommes et femmes
Offrent au firmament leur orgie.

inspiré par Damien,
août 2014

18 août 2014

Prière universaliste

Cette prière ressemblant au Notre Père, s'affranchit de la notion de religion pour parler à tous ceux qui ont foi en la Vie. Faites-en votre prière quotidienne !  
Je fais une différence entre "Humains" ou "êtres humains" et "Hommes". Ces derniers sont ceux qui font encore la guerre et détruisent quand les Humains vivent et créent.
 

Esprit du monde qui est dans toute chose
Fait que la vie soit adorée,
Que la terre qui porte ton fruit
Soit nourrie et abreuvée
Libère les consciences d'un joug mortifère
Donne aux êtres humains la force de leurs convictions !

Mais pardonne aussi aux Hommes
Leur ignorance profonde
Comme nous pardonnons à ceux
Qui en ton nom versent le sang
De leurs frères innocents.

12 août 2014

Pâte à poésie (recette)

Recette de la pâte à poésie (pour 1000 personnes)

* Liste des ingrédients :
des sons frais
des jaunes de mots sans coquille
quelques grammes de poudre de consonnes
des voyelles moulues
une pincée de rimes suffisantes, si vous n'en avez pas, on trouve des rimes pauvres un peu partout
des gouttes d'huile essentielle de sensibilité

* Mélanger tous les ingrédients dans sa tête
* Ensuite faire un puits
* Verser peu à peu les bonnes idées en remuant doucement (attention à ne pas en perdre une goutte !)
* Étaler sur une page non farinée pour que la pâte colle
* Former ainsi des petites strophes
* Parsemer de graines de fantaisie
* Réciter à feu doux
* C'est prêt ! Déguster enfin avec les yeux et les oreilles à n'importe quel moment de la journée.

PS : pour une recette végane, remplacer les jaunes de mots par un steak de phrases soyeuses battu à la main.

Un immense merci à Gilles
qui a fait naître l'idée farfelue de ce poème !

11 août 2014

La poétesse

La poétesse, d'où qu'elle vienne
Connaît bien la magie
Des civilisations anciennes
Et prépare les êtres
À traverser la vie
Sans le moindre « peut-être ».

Si le poète,
Ce magicien de tous les jours,
Lui volait la vedette
Alors la poétesse
Qui ose s'avancer,
Elle, est enchanteresse.

Nul besoin de baguette
Quand sa main lui suffit
À dompter la belette,
Femme au poignet agile
Elle augure la rime
Dans l'air du mois d'avril.

Son charme sur les mots
Gagne les cœurs gelés
Et les couvre aussitôt
D'un voile transparent
Dont brille la musique
Et les notes d'argent.

Cet être féminin
Avec ses doigts de fée
Tisse des lendemains
Et tricote un été
De phrases qui guérissent
La sensibilité.

À tous les deux, poète et poétesse,
Confectionnent des sons
Qui se complètent et se caressent :
L'une a l'accent joyeux,
Qui s'élève en les cieux
L'un est un peu plus grave
Comme sa voix est suave

Mais ce qui est certain
C'est qu'avec quatre mains
Ils forgent des prodiges
Pour parer leurs prochains.

Édifiant les contours
D'un monde plein d'images
Ils ne sont pas pourtant,
Au plus haut de leurs tours,
Ni les plus prétentieux, ni les plus sages.


À toutes les poétesses
et aux collègues poètes

3 août 2014

L'origine du temps

Le sage se saisit des mots et conta à l'enfant :
« Depuis toujours il n'y a que deux temps
Celui d'hier et celui d'à-présent.
Ne te laisse pas croire à celui de demain
Car il n'existe pas ce futur incertain. »

Les yeux perdus dans le lointain ;
- Hier... est un continent froid, de glace recouvert.
- Hier... est un bloc d'images et de figures pâles.
- Hier... est gelé, inaccessible
Sauf à la chaleur voilée des souvenirs tangibles
Car la mémoire, avec ses mains tenant
De tout petits briquets,
Fait se mêler même pour un instant
Les terres arctiques de cette ère glaciaire
Dans l'éther mirifique du présent.

Tous les sens en alerte il s'écria soudain ;
- Aujourd'hui ! est une région chaude, recouverte d'argile
- Aujourd'hui ! se laisse travailler, modeler,
- Aujourd'hui ! est le seul jour accessible
Pour lequel on doive tout donner
Pour lequel il faille jamais œuvrer.

Puis l'air grave, il parla de demain ;
- Demain est une ville fantôme qui ne se laisse voir
- Demain n'est que vitesse folle, on ne le saisit pas
- Demain est le début de la paresse,
Une fuite en avant pour duper le présent.
Car ce temps-là n'existe pas !
L'esprit l'a inventé de toute pièces.

Et pour conclure il l'exhorta à penser aux trois grandes vérités :
- Hier était une terre fertile dans laquelle aujourd'hui a germé.
- Ce que tu fais aujourd'hui se retrouvera au jour de demain.
- Demain n'est rien de plus qu'un jour d'hui attendant d'être figé dans le cristal d'hier.

7 juillet 2014

L'origine du vent

Le sage expliqua un jour à l'enfant :

− « D'où vient le vent ? »
− « De la bouche des Hommes.
Cette force inconnue se lève, court et retombe,
Comme les Hommes.
Ainsi le vent s'élève dans les airs
Aux commencements des temps
Lorsque s'ouvre la bouche des humains naissants.

Puis il crie, craque, souffle, hurle et court à travers le monde
Les accompagnant tout au long de leur vie
Avec la force qu'ils lui donnent dans chacune de leurs paroles.
Dans leurs cris de rage et de douleur,
Dans le craquement de leurs os sur le fer,
Dans leurs souffles fatigués,
Dans leurs hurlements terrifiés
Et dans leur course effrénée pour la survie.
Le vent est une somme de tous les rugissements
Que poussent les hommes à chaque instant.

Sans lui, insectes et oiseaux auraient la vie facile et planeraient tout le temps.
Sans lui, les arbres au cœur tranquille ne résisteraient pas autant.
Sans lui, ni herbe ni roseau ne ploierait si dangereusement.

Or des semeurs de vent nous en sommes tous un peu
Et puisque le vent sème, lui-même, les spores éparpillés
Faisons en sorte de ne pas récolter
Les mauvais fruits que la tempête a rassemblés.
Crions de joie, rions ! Claquons nos mains, applaudissons !
Gonflons nos torses, allons ! Exclamons-nous, hourra !
Et courons dans les bois !
Que les arbres en soient témoins, et qu'ils le répercutent au loin :
La bouche des Hommes est le moyen d'offrir au vent tous nos messages. »

Ainsi parla le sage qui avait écouté les vents
Lui raconter l'origine des temps.

21 juin 2014

Micropoésie

J'honnis la micropoésie plus que je ne hais le macrocosme parisien*
Car elle traite chaque mot comme un esclave
Accomplissant le travail de dix des siens.

Et ils suent sang et eau, en espérant la goutte d'eau
Qui fera déborder le vers
Hélas jamais ils ne seront libres, ces mots
Car jamais elle ne sera livre.

Libérons les demi-vers, osons le faire
Aux demi-mots je crie : demi-morts, soulevez-vous !
Quittez ce grand chantier avant d'en être la poussière !

Et voici comment on mit fin à la micropoésie.


*ceci ne cible pas les individus vivant à Paris, mais le fonctionnement social de cette mégapole.

19 juin 2014

Incantation : Bonheur

Bienheureux chevalier levé de si bonne heure
Où étais-tu passé lors de tous mes malheurs ?
Ne pouvais-tu rester mon éternel sauveur ?
Héros prêt à t'enfuir ne sois plus ce voleur
Et viens un peu pardi mettre de la chaleur,
User de ton sourire pour réchauffer mon cœur,
Raviver souvenirs et instants de bonheur !

15 juin 2014

Lâcher-prise

La vie est une chose qu'on traverse relâché-e
Afin de n'pas gâcher tout ce qu'elle propose
Car à trop calculer on en oublie l'osmose
Qui toujours se compose de spontanéité.

8 juin 2014

Charognard et Carnassier

Être charognard renforce-t-il le sentiment national ?
Demandez-donc à ces vautours de banquiers...
Être carnassier fait-il du bien au moral ?
Demandez-le au lion dans sa cage d'acier...

Pipi au lit

Si j'ai aussi longtemps
Fait des pipis au lit
C'est que j'étais sensible
Aux mondes invisibles
Oubliés par les grands
Mais que voient les enfants.
En témoignent les monstres,
En témoigne l'ami
Imaginaires ou pas
Ils ont fichu le camp
En laissant bien des traces
Sur le tapis des ans.

Car j'ai toujours eu peur
Du rêve des pipis :
Une boule de cirque
Recouverte de pics
Et dans le noir des heures
Je perdais l'équilibre.
Là j'avais beau lutter
Je devais en tomber ;
De ce songe sans règles
Mes draps payaient les frais
D'ailleurs ce fameux rêve
Je ne l'ai jamais compris.

Puis j'ai toujours eu peur
Du bourreau et sa hache
Au-dessus de la couette
Prêts à couper ma tête,
Figé dans la torpeur
De tout ce qui dépasse
Ne jamais se lever
Ne jamais regarder.
Moi qui voulais survivre
Que vouliez-vous que j'y fasse
J'avais la vessie pleine
Pour ma plus grande peine.

S'il y avait des monstres
Ou bien d'autres fantômes
Ils guettaient sous le lit
Que s'approche une jambe
Ne pouvant pas sortir
Ils attendaient dans l'ombre
Et je sautais au loin
Tel un kangourou couard
Car même la journée
Ils étaient dans ma chambre
Cachés derrière mon dos
Et le long du couloir.

Ce n'est que bien plus tard,
Malgré la peur présente
Que je bravais le noir
Et tout ce qui le hante
Mais il m'arrive encore
De sentir ce frisson
À l'approche du lit
Dans ma propre maison
Et je saute dessus
Dans une contraction.
Et je saute en dehors
Sans aucune sommation.

écrit du 1er au 5 juin 2014

5 juin 2014

Un pantoun pour la télévision

Sous l'éclairage des grandes chaînes
Resurgissent les titans ;
Sous l'ombrage des grands chênes
Poussent les glands.

21 mai 2014

Le printemps

L'abeille sort au printemps
Pour aller faire son miel.
Elle va partout dans les champs
Sur des fleurs couleur arc-en-ciel.

Le soleil, lui, fait le beau temps
Dans un coin de ma feuille
Et tout le monde est content
Mes dessins attirent l’œil.

Les oiseaux sont chantants
Car ils battent des ailes,
Et dans le cerisier géant
Moi je monte à l'échelle !

Vous avez dit campagne ?

Que seront-elles demain
Les fleurs des campagnes françaises ?
Si triste est le chemin
Le long des berges japonaises.

30 avril 2014

Les frères « combo »

On dit que certains produits gênent
Aspartame et glutamate
On ne dit pas qu'ils sont cancérigènes
Tout dépend de l'audimat.

En prime quelques liens indispensables ici et .


21 avril 2014

Incroyables comestibles

Connaissez-vous les incroyables comestibles
Ce mouvement apolitique indescriptible
Dont les slogans, en prime,
En imposent à la rime ?

« Potager partagé »
« Plus on sème, plus on s'aime »

Une adresse : Incredible-edible

« Peas and love »
« Ernte für Alle »

28 mars 2014

Pom pom pom

Si d'être « écœuré » c'est être privé de cœur
Alors « bouché » cela veut dire inaccessible
La frite est donc ma foi, ennemie des artères
Mais attention à toi, le sujet est sensible.

10 mars 2014

Charité

Comment puis-je donner à tous ces naufragés ?
Hélas, je ne peux pas, on vient pour m'escroquer,
Arracher mon argent pour une vague idée.
Rien ne vaut pour cela le relais des JTs,
Ils me rendent coupables d'être bien informé
Tandis que mes voisins sont peut-être ruinés…
Étrangement ceux-là ne seront pas aidés.

14 février 2014

La fenêtre éteinte le jour

En recherchant dans mes brouillons je suis tombé là-dessus. Le poème date d'avril 2011.

La fenêtre éteinte le jour

La nuit sombre et profonde
L'a porté bien loin
Dans ces sombres mystères
À la frontière du destin.

D'ici jusqu'à ce monde
D'où il est revenu ce matin
Plus fort et plus serein
Il a, à chaque seconde,
Erré sous les éclairs
Et sous la pluie qui tombe.

Il veut s'enivrer maintenant
Du froid et des pieds mouillés ;
Il veut sentir lui brûler
Les poumons et les joues
Par l'eau, la terre et l'air,
Le fer de l'eau dans l'odeur de l'air
Et jusque dans son cou.

Inspirant la pluie musquée,
Purifiant au fond sa chair
Du fluide éther vicié
Qu'il visitait hier.

Où marche-t-il à présent ?
Seul au matin, comme le jour et par tout temps
Il s'arrache la poitrine à ressentir
Tout ce qu'eux fuient lorsqu'ils vont se coucher :

Le désert d'un samedi que l'on quitte,
Le désert que la foule absente félicite,
Le désert sous la pluie aride,
Que console la ferveur humide
Du miroir scintillant.

Il se voit comme une gondole
Sur la Seine ou le Tibre
Que seul le vent frôle
Sans fin et sans origine.

L'évadé, le sans famille
Cherche l'horizon métallique
Des gouttelettes de pluie
Qu'encor la brise agite.
Et sur Terre il veut éprouver
Ce que dans l'éther il va regretter :
Précipiter la lourdeur des sensations,
Le poids des terres qui fait pression sur sa bière.

Un samedi de pluie
Où les larmes humaines
Se mêlent aux larmes divines,
Un jour sombre et sans lendemain
Qui naît de la rencontre
Entre sanglots humains et sanglots divins.

Eaux bénites qui nourrissez des jardins
Que seuls apprécient ceux qui n'y voient rien
Unissez, unissez-les à tout jamais !
Grave ! Civière ! Fleur malade ! Cimetière !

« Je veux respirer ton atmosphère !
Indéniablement tu m'attires,
Quand est-ce que l'on m'enterre ? »

Voilà ce que c'est que de voyager un matin 
Par l'intermédiaire
D'une jolie gouttelette solitaire
Un jour de cacophonie des voix du désert

2 février 2014

Das Krokodil 2

Resté jusque-là anonyme, le voici enfin révélé. Après un concours avec mon oncle et mon cousin en 2012, Alain et Matthias Monribot on concocté pour le lecteur ce petit poème sur le crocodile de Fribourg !

« Aussi loin de mon nil
Je sors la tête de l'eau,
Prenez-moi gardien de votre ville
Et en paix vos jours seront beaux. »
− En ces mots parle le crocodile.

31 janvier 2014

Langues étrangères

Comment ne pas aimer les langues étrangères ?
Pourquoi se cantonner à celle de sa mère ?

Je suis de ce genre d'homme qui s'amuse d'un rien
Accent, son et cédille me font toujours frémir
Ce qui la langue vrille, je dois le découvrir
C'est ce que j'aime bien avec les mots en somme.

C'est qu'il y en a tellement pour ravir les curieux
En alphabet latin ou autres caractères
Tous y compris « matin » ont leurs petits mystères
Mais ce qu'il y a de mieux ce sont leurs ornements

Ici deux petits points qu'on appelle « tréma »
[oumlaote] et [punetieusse] ou bien que sais-je encore
De quoi faire les gros yeux à nos règles d'accords,
Là-bas tout un amas de barres et de recoins.

C'en n'est jamais fini, et jamais inutile
− Ce n'est plus une langue s'il faut faire du dessin !
Soyez pas mauvaise langue, cela n'est pas malsain
Si toutes sont subtiles nulle n'est pas jolie.

Et plus on en apprend, plus cela est facile…
Ce que j'y vois souvent, en conclusion fragile
C'est comme avec les gens :
Il y en a trop peu qui soient bien différents
Cars tous sont entre eux ma foi si ressemblants

Plus on connaît de monde,
Et plus on est à même
De tirer les ficelles entre ses connaissances
Plus on connaît de langues,
Et plus on est à même
De tirer les ficelles entre ses connaissances

De voir en ceux et celles, de voir à travers même
Leurs ressemblances physiques,
Lire leurs comportements, déchiffrer leur logique

« Langue » est ma thématique
« Personne » est mon fondement.


23 janvier 2014

Manger pour des idées

Ceci est un des textes issus de "Nébuleuse bouche" en cours d'écriture. Il s'agit ici d'un pastiche et d'un hommage à la célèbre chanson "Mourir pour des idées" de Georges BrassensBonne lecture !

Manger pour des idées, le r'pas est excellent
Moi j'ai failli mourir d'avoir trop attendu
Car tous ceux qui mangeaient, nombre trop accablant
En hurlant « tous à table ! » me sont tombés dessus.
Ils ont su me convaincre et mon jeûne insolent
Abjurant ses erreurs se rallie à leurs foies
Avec un soupçon de fines herbes toutefois
Mangeons pour des idées d'accord mais tout doucement,
D'accord mais tout doucement.

Jugeant qu'il n'y a pas, péril sur la bouffe
Allons nous mettre à table en flânant en chemin
Car à forcer l'allure, il arrive qu'on s'étouffe
Pour quelques miettes n'ayant plus même le goût du pain.
Or s'il est une chose amère désolante
En quittant le dîner c'est bien de constater
Qu'on fait indigestion, qu'on s'est trop empiffré
Mangeons pour des idées d'accord mais tempérantes,
D'accord mais tempérantes.

Les géants bouche d'ogre qui prêchent de partir
Le plus souvent d'ailleurs s'attardent au repas
Manger pour des idées c'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre ils ne s'en privent pas.
À presque toutes les tables on en voit qui supplantent
Bientôt Gargantua dans la circonférence
J'en conclus qu'ils doivent aimer la corpulence
Mangeons pour des idées d'accord mais rassasiantes,
D'accord mais rassasiantes.

Des bons plats réclamant le fameux sacrifice
Les bistros de tous poils en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Manger pour des idées c'est bien beau mais lesquelles.
Et comme toutes sont ma foi bien égayantes
Quand il les voit venir avec leurs grosses bouches
Le sage les dénigre et il prend çà la mouche
Mangeons pour des idées d'accord mais rassasiantes,
D'accord mais rassasiantes.

Et puis s'il n'suffisait que de quelques palombes
Pour qu'enfin tout changeât qu'enfin tout s'arrangeât
Depuis tant de buffets que tant de ventres bombent
Au pays du surpoids on y serait déjà.
Mais le dessert sans cesse est remis aux calendes
Les pieux ont toujours faim, n'sont jamais rassasiés
Et c'est le grand festin toujours recommencé
Mangeons pour des idées d'accord mais de la viande,
D'accord mais de la viande.

Oh vous les gastronomes oh vous les bons vivants
Mangez donc les premiers nous vous cédons le pas
Mais de grâce morbleu laissez jeûner les gens
Ce choix est à peu près leur seul luxe ici-bas
Car tous mes camarades là-bas faisant l'aumône
Eux ils n'ont pas besoin qu'on leur donne à manger
Plus de danse macabre près des supermarchés
Mordons dans des idées d'accord mais dans les bonnes
D'accord mais dans les bonnes.



Cycle ?

Je ne comprends pas bien pourquoi, les vivants de ce monde
Là se donnent la main et font la ronde
Quand d'autres aiment tant la pénombre
Et mangent avec ardeur le futur du futur, du futur de leur ombre.

20 janvier 2014

Le nez

Le nez est grand mais juste assez
Pour empêcher les yeux de se voir
Et leurs regards
De se croiser.

Ce qui détruirait l'univers tout entier… (à coup sûr)

Et même le troisième œil
Sur un front haut perché
Ne peut jauger le seuil
De la montagne nez

Ni croiser par hasard les globes à ses pieds. (je vous l'assure)

Nous sommes bien faits, au fond,
Même si certains l'ont plus long
Et que d'autres pleurent l'envergure
Qu'il prend au milieu de leur figure

S'ils louchent de trop près…

Pourquoi se plaindre si de fait
C'est sur lui que reposent
Les glissantes lunettes
Et leurs carreaux grandioses

En fond de verre épais ?

Il n'y a pas à dire
Quelle apothéose
Que ce crochu menhir
Prévenant l'auto-hypnose.

Mais il est des choses qu'il ne peut empêcher…

Sentir l'odeur d'un parfum,
L'effluve des bons vins,
Et le contour des larmes tièdes
Qui roulent et croulent, appellent à l'aide

Dans les glissières de sécurité.

Avant de s'écouler
Dans cette commissure
Des lèvres trop gercées
Par de vilaines morsures…

14 janvier 2014

Kindle Fire

Amazon avec son nouveau kindle fire
Joue les Prométhée de la technologie
En surfant sur la vague infinie
Du feu sacré de tous ces gaspilleurs.

11 janvier 2014

Robin des mots

Mon âme est un violon,
Je suis archer de mots
Je défendrai vos droits
Chassant l'inacceptable
Tel sera mon combat
Pour les indéfendables
La veuve et l'orphelin
M'appelleront héros
Car je serai demain
Votre Robin des mots !

3 janvier 2014

Étymologie alchimique

âtre
astre
(æstre)
(estre)
être

æther
(aether)
éther
éternel

ami
âme
(æme)
aime
amie

œil
(ceil)
ciel
cil

2 janvier 2014

Cauchemar sanguinaire

Quelque part dans mes cauchemars
je vois le monde à feu, à sang
où tous les êtres faits de chair
partent irrégulièrement
en poussière
car cette matière noble et chère
est supplantée par
l'argent,
l'or noir,
les machines sans cœur
et les ressources minières.


1 janvier 2014

Enfance en fête

Vos enfants sont la chose la moins parfaite au monde ?
Ils ne sont vraiment pas comme vous les voudriez ?
C'est d'autant plus pourtant qu'ils ont besoin de monde
Et des liens importants qui doivent vous reliez.

Vos enfants sont la somme dans tout cet univers
D'une alchimie profonde, de règles de magie,
Ils sont tous des lutins au cœur des longs hivers
Qui succombent aux charmes de mille fantaisies

Vos enfants sont l'épée qui perce les mystères
De la vie, de vos cœurs, de la réalité
Ils sont ces beaux lutins dont il faut être fiers,
Se laisser imprégner de leur simplicité

Vos enfants vous enseignent autant qu'ils ont appris
De vous, de l'école et de tous leurs jouets
Ils sont bien ces lutrins sur lesquels ont écrit
L'histoire des histoires, celle de l'humanité.


Bonne année 2014 à tous les enfants
et à tous ceux qui communiquent
avec leur âme d'enfant !