29 décembre 2011

Soir d'hiver

Il est tard, la nuit est tombée
L'or est perdu, sans sa lumière
L'or est perdu, c'est du passé
Il est bien nu, la mine austère
Et l'on cherche sans rien trouver :
Le matin, plongé dans le noir
A tout éteint dans le couloir.
C'est sans espoir que je murmure
Ton nom, curieuse créature.

J'ai la main froide et le cœur dur
L'or est gelé, c'est la saison
Sans rien toucher, quelle brûlure !
Les chercheurs d'or ont les doigts longs.
Les chercheurs d'or sont toujours purs.
Les checheurs d'or cherchent à tatons
Leur sourire qui rayonnait
Et leur or, devenu béton.
Plus rien ne correspond alors
Mais on peut lire partout que c'est
Le crépuscule qui engendre l'aurore.

Ce poème est a mettre en parallèle avec Matin ensoleillé.

28 décembre 2011

En partant…

Tu as dérobé mon sourire
Tu as dérobé mes envies
Tu as dérobé mon désir
D'homme à fantôme aigre et sans vie.

Sans toi

Le temps sans toi parait nuée
Le temps sans toi parait saison
Le temps sans toi parait année
Où chaque jour je tourne en rond.

4 décembre 2011

Douleur acoustique

S'en prendre à soi
Ou aux autres ?
Une seule vie
Révoltée
Dans son lit.

28 novembre 2011

Discours aux morts

Soutenir le régime et nourrir sa folie,
Entretenir le crime tout en buvant la vie :
C'est le choix de peureux qui n'ont pas d'autre prime
Que de cacher leur honte et adopter le mime.

De rendre hommage aux morts par notre hypocrisie,
C'est oublier leurs torts dans un discours uni
Qu'ils fussent lâches ou forts, Giraudoux l'a bien dit
De parler en leur nom n'a jamais attendri,

Que les faux, les aigris, qui de la Mort ont peur.
Il est temps désormais d'enterrer la terreur
L'arme en main mes amis, révolution ou guerre

Portons devant la vie, espoir d'un nouveau genre
Dont la mort fait partie ; et sans exhibition
Gardons-les en mémoire sans larme ni passion !



Écrit en cours et inspiré par 
le discours aux morts de
« La Guerre de Troie n'aura pas lieu »
de Jean Giraudoux

7 novembre 2011

La pièce aux piles

Prérequis :
  • Pièce à piles : pièce de monnaie dont les deux faces sont frappées d'une face pile. Elles ne comportent donc aucune face « face ».
  • Pièce aux piles : (simplification de « pièce de/à pièces à piles ») espace de stockage où sont entreposée des choses diverses en piles, en l'occurrence des pièces.
  • Pile :
      1. tas d'objets mis les uns sur les autres pour un rangement vertical.
      2. objet de forme cylindrique permettant l'alimentation en électricité de petit matériel.
      3. nom d'une des deux faces d'une pièce de monnaie.
      4. synonyme de « exactement ». Employé dans l'expression : C'est pile ce qu'il me faut !
  • Pièce :
    1. pièce (de monnaie) : objet plat métallique et rond, de circonférence variable permettant d'obtenir d'autres objet dont la valeur est fixée en échange de celui-ci. Ex : « pièce à piles »
    2. pièce (synonyme de salle) : espace fermé de forme généralement orthogonale indépendamment de sa fonction. Ex : « pièce aux piles »


Des pièces à piles dans une pièce aux piles sans piles, s'empilent en cent piles de cent pièces. Dans cette pièce aux cent piles, comme on l'appelle aussi, il y a donc dix mille pièces en cent piles de cent pièces. L'une d'elle s'est retournée, malheur ! Saurez-vous la retrouver sachant que cette pièce ressemble à une pile plate avec deux faces identiques, que la pièce a six faces mais que pas une des pièce qu'elle contient n'a de face, que sur chacune des faces de la pièce aux cent piles, est dissimulé un générateur de gravité alimenté par des piles qui attire les piles de pièces ? 
Le centre est donc libre et mesure pile le tiers de la pièce. Enfin, seule la pièce défectueuse n'est pas attirée par les faces.

2 novembre 2011

Solitude (Nymphe)


Solitude et Chaos
ou
Comment Chaos investit Solitude


Désert où le vent souffle, Chaos gronde en silence
Lui qui partout s'engouffre, taquine Solitude
Des tourbillons de sable, il en a l'habitude
Seule face à l'affable, son grand tourment commence :

La nymphe au cœur aimable, perturbée dans sa danse,
Trébuche et tombe à terre entre deux amplitudes ;
Chaos l'irresponsable a peint l'incertitude
Sous un ciel solitaire, il répand sa semence.

Tranquille et recluse, jusque là sans ennuis,
C'est de vive insouciance que brillait son iris
Le démon l'a gagnée, et emplie de ses vices

Le démon fragmenté, au hasard il détruit
Et perdue à jamais, l'immaculée figure
Pour toujours envolée, sa belle chevelure.



Écrit les 30 et 31 octobre 2011.

28 octobre 2011

Das Krokodil - Le crocodile

Das Krokodil

La sculpture, admirable à loisir dans la ville de Fribourg, est un travail de Ole Meinecke. Elle est surmontée d'un écriteau supportant un court poème de cinq vers dont l'auteur ne figure pas.


(Ci-dessous le texte original en Allemand, suivi de ma traduction en français)

Aus Stein steht hier das Krokodil
Mit breitem Maul, doch nicht vom Nil
Schaut raus aus dem Gewerbebach
Schaut raus zum Hause Himmelsbach
Sieht euch und uns und denkt sich viel.

De pierre s'avère être ce crocodile
Avec sa grande bouche il ne vient pas du Nil
Regardant au-dessus du courant, son royaume
Regardant le ciel par-delà habitations et dômes
Il nous voit vous et moi et pense énormément.

Il n'est pas évident de respecter et le sens et la rime (parfois il faut créer d'autres associations, Himmelsbach et Gewerbebach étant des noms propres…) et malgré cette traduction qui me parait être la plus juste, la version originale d'un poème reste sans équivoque. La traduction permet toutefois de faire partager cette culture à un plus grand nombre.

26 octobre 2011

Obsession (Nymphe)

Obsession, fille d'Harmonie et de Chaos

De ton père c'est l'absence de but
Tu veux tout sans attendre diriger,
Et ne peux la patience côtoyer
De ta mère, tu es la plus têtue.

Obsession, tel est ton nom.
Obsession, qu'elle infection !

Une apparition, c'est toi toute nue
Il veut mais ne peut. Prend sa volonté,
Dirige ses pas, irréalité
Hors du cerveau t'échapper ne peux plus.

Obsession, tel est ton nom.
Obsession, une prison.

Obsession, par ton image ensorcelle
C'est torture dominer la raison
Ton souffle dans son cou, malédiction
Et ces charmes sous ton jupon l'appellent

Obsession, tel est ton nom.
Obsession et déraison.

Croque le fruit mûr au bout de la selle !
Obsession, as troublé toute vision,
Ancré ta seule idée : la fellation
Traite-le d'obsédé qui se flagelle !

Accord (Nymphe)

Accord

Comme un vent parfumé hypnotise les âmes
La nymphe Accord descend en ville par un soir.
Une enfant enfermée dans un coin du placard
L'appelle, tremblante, au moyen de ses larmes

Battue par un père pour obtenir ses charmes
La petite éplorée ne voit dans le miroir
Que le reflet de la violence et de ses tares
- Qu'a-t-elle fait pour mériter pareil marasme ?

Répondant à l'appel, la nymphe immaculée
Investit la maison en esprit avisé ;
L'homme brutal, désaccordé, en est ému.

Profondément touché par la grâce légendaire,
Il revient sur ses pas, ouvre son cœur, sa chair :
- Il ne sait pas aimer, il ne le fera plus.

18 octobre 2011

Stephanie

Ceci est un modeste cadeau,
Il n'est destiné qu'à la personne concernée
Mais je le partage ici avec l'accord de cette personne.


Surpris un cœur dans son sourire,
Terrorisé de le lui dire,
Elle est aimée, c’est pas pour rire
Pour le meilleur et pour le pire.
Héroïne de mon empire,
A su trouver et conquérir,
Nez, bouche, cheveux, qu’elle sait chérir.
Indomptable, pleine de délires
Ensemble nous pouvons grandir.

Joyeux anniversaire ! (24/09/11)

18 août 2011

« Himmelbauer », ou « l'Artisant du ciel »


Si j'avais un quelconque talent de peinture,
Je n'aurais pour modèle que les cieux

Si j'avais un quelconque talent d'écriture,
Ma plume serait celle de leur bleu

Si j'avais un quelconque talent de sculpture,
J'en ferais à la pelle, des envieux

Et si j'étais un artiste,
J'aurais pour nom de scène
Himmelbauer“ ou „l'Artisant du ciel“

Surpassant Michel-Ange et ses enluminures,
J'y mettrais des couleurs dignes des dieux

Écrivant en orange toutes les déchirures,
J'allumerais, sous leurs temps orageux,

En soufflant sur des franges aux sombres allures,
De multiples lueurs, des traits de feu.

Et si j'étais un artiste,
Je me ferais appeler
Himmelbauer, le bien-aimé“.

Et quand enfin, bon dieu, je ferai sans rature
De ces nuages les contours vaporeux,

Et quand enfin, parbleu, je vivrai d'écriture
Sur les rivages de leurs îlots crémeux,

Croquis et encre bleue conteront l'aventure
D'un très grand mage qui défia les dieux.

De Himmelbauer à Himmelmeister,
Simple artisan puis enfin « Maître des cieux »
Surpassant Zeus sans être fallacieux
Je contrôlerais la foudre et le tonnerre,
Pour ne pas dire, tout l'univers !

23 juillet 2011

Insolente Quiétude

La nuit soulève des paillettes d'or.
Sous les vœux, des paillettes d'or crépitent.
- Paillettes ou pépites ?

La nuit, les étoiles chantent.
Lésé, toi ? Elles chantent et montrent la voie.
- Lactée ou poussiéreuse ?

La nuit, crémeuse, entend craquer sous ton pied
Les chemins de poussière, par elle illuminés.

La nuit fait rêver les dormeurs.
Ferrés, les endormis exhaussent leurs souhaits.
- Prières ou prophéties ?

La nuit, ceux qui la voient ainsi vivent heureux.
Heureux ceux qui la suivent : la voie de leur cœur.
- Murmure ou sifflement ?

La nuit raconte, elle chuchote des tas d'histoires
S'il fait trop noir, elle réconforte, redonne espoir.

Et quand la nuit accoste aux berges immaculées,
Et que paillettes se fondent en pépite,
Les chants se taisent, tu es sauvée
Car dans mes bras, t'es échouée :

Auberge miraculée. Tapis de fils d'or tissé. Et nos deux corps enlacés.

3 juillet 2011

Banquet morbide

C'est un banquet morbide
Qui nourrit
De nombreux invités :

La muse délétère
Chante
Une musique mortifère.

Le magicien de vair
Pratique
Une nécromancie guerrière.

Et, au milieu de l'assemblée,
Des hommes au cœur de pierre
Se font
Décharner, réduire en poussière.

À gauche,
Des elfes de papier
Soufflent
Sur tous les affreux grains de terre
Dans l'espoir d'embraser
Le petit tas de cendre amer.

À droite,
Cachée dans les fourrés,
Espionne
La vile crapule sorcière
Qui n'est pas invitée
À ce grand festin débonnaire.

Les corps des mortels, sacrifiés
S'entassent
Sur un lit de fougères ;

Sous le Sequoia toujours vert.

On les a réservés
Pour le grand rituel,
Recouvert d'une ombrelle
Leur vilaines saignées.

Plus tard, dans la soirée
Alors que la magie opère,
Des corps déchiquetés,
Naissent
Un golem, tout entier de chair,
Un autre aggloméré de fer
Et le dernier des pairs
D'un amas de poussière,
Rassemblé.

23 juin 2011

L'esprit

L'esprit est une fenêtre,
Qui ouvre sur d'autres mondes ;
Y crois-tu, es-tu prête,
À y faire ta ronde ?

21 juin 2011

Air, Terre, Mer III/

Jeune homme impétueux
Je suis très courageux.
Mais dès qu'arrive le tonnerre,
Qu'il gronde et que tremble la terre,
Je me cache où je peux
Que dis-je, je me terre !
***
En ces temps orageux,
À l'abri des colères,
Notre histoire va pour le mieux.
Elle est belle et nous sommes fiers
D'être un point lumineux
Dans ce monde de guerres.

11 juin 2011

Air, Terre, Mer II/

Quand je pars pour Errer en Air,
Plus rien ne me retient ;
Glissant vers un autre univers,
Très léger et serein,
Où corps et pensées éphémères
Sont portés par le vent.
***
Enivré par le doux parfum
De tes beaux cheveux bruns
Et par ton sourire-lumière,
J'oublie où est la Terre,
Jusqu'à qui je suis et qu'y faire
L'espace d'un instant.

Parce qu'errer seul ou à deux m’enivre au plus haut point.

8 juin 2011

Air, Terre, Mer I/

J'aime beaucoup Errer en Air ;
Ou me Terrer en Terre,
Sous le coup de la peur.
Mais sans être pervers,
Je préfère largement
Partir Mouiller en Mer
Sous le flot de tes « Oh »
Et de tes « Oui », voguant
Au rythme des embruns,
Sans me Noyer en Eau
Dans des châteaux pleins de chagrins.

26 mai 2011

Banque de sang


Banque de sang, tu ne vends rien
Et ton bien est précieux,
Mais personne ne vient
Dévaliser tes lieux,
Ni piller en ton sein
La monnaie que tous ceux
Qui n'en ont pas besoin
Prêtent à des malheureux.

*****

« Actionnaires d'un vin
Pourpre et savoureux,
Avancez-vous sereins
Chez les nécessiteux ! »

*****

« Que le rouge de la honte
Se lise dans les yeux,
Que s'empourprent les visages
De tous ceux
Qui voudront garder pour eux
Tout ce sang ! »

Ils les pilleront demain :
Ces banques sans argent !
Sans pour autant
Les tuer de leurs mains :
Ces donneurs de sang sain,
Bien plus voleurs qu'assassins !

*****

Bientôt, ils infuseront
Sous leurs seins
Cet argent sale, en somme.
C'est insensé !
Aucun sang n'a de sens,
Ils on pris le sang pour de l'eau,
Et le temps pour le temps perdu,
Ces assoiffés !

*****

Ô temps, pour autant que je sache,
Tu files à toute allure
Et nous laisse dans la brume
Encensée des souvenirs.

Je sens venir la faim
Et la soif, plus grande encore :
Je me vide de mon sang,
Des voleurs me l'ont pris !

Des voleurs me l'ont pris,
Remplissant des sachets ;
Encore heureux
Qu'ils ne me l'aient pas bu,
Celui qu'il me restait,
Les vampires souffreteux.

Mais comme il m'en restait,
Visqueux et savoureux,
D'autres vampires me l'ont bu
Ces moustiques assoiffés,
Une horde sans retenue !

23 mai 2011

Quatrain

Il y a des personnes, c'est certain
Qui trouvent scandaleux
D'appeler par "poèmes", des quatrains,
Mais moi, je suis odieux !

21 mai 2011

Magie d'un soir

Cacophonie des vents du désert ancestral,
Hurlement nocturne des loups
Et scintillement tout à coup
Du nuage de poussière ; une aurore boréale.

13 mai 2011

14 mai 2011

Dialogue végétal

L'ortie dit à la laitue (défraîchie) :
- Dors-tu, l'amie ? »
Ce à quoi, une voix répond dans l'air :
- Non, désormais je ne suis plus.
  Parce que j'ai volé un peu de terre
  Où tu puisait l'eau de la vie
  Tu as obscurci la lumière 
  Malheur à moi ! »

Morale de cette histoire :
La vengeance de l'ortie
Est synonyme de mort
Car, avide de tout, l'or tue.

6 mai 2011

Don du sang


Monsieur A :
« L'homme n'a pas de vraies passions
Mais O moins, il peut donner son sang
Si le cœur lui en dit,
À tous les passants
À moins qu'il ne soit pas bon.
S'il est vicié ou si d'aventure un moustique l'a bu,
On l'interdit formellement. »

Monsieur B : « A bon ? »
Monsieur A : « Plus ou moins »
Monsieur B : « Et B ? »
Monsieur A : « Tout O plus il peut en recevoir un peu »
Monsieur B : « De l'eau ? »
Monsieur A : « Oui, c'est certain, de l'eau moins pure ; C'est du sang bleu. »
Monsieur B : « A B voilà ! Merci beaucoup, À plus tard monsieur ! »

Monsieur A :
« Quoi qu'il en soit,
Nous donnons notre sang
De quatre à six fois par ans
Dans ces établissements
Que l'on appelle « banques de sang ».



Pendu

Je suis un vilain bateau
À la voile bariolée
Mon nom est matelot
De l'atrocité

Ma seule arme est une épée
Courbée, un cimeterre
Que je porte comme un noyé
En travers du cœur.

Mon corps est percé de sa lame
Mille fois meurtrière ;

Et, suspendu à un arbre
Avec sa lanière,
C'est là que je demeure.

Dans la couleur blafarde
D'un vieux lampadaire
Je suis pendu en bandoulière !

Et le cuir autour de mon cou,
Et le fer au sein de ma chair
M'ont à présent lavé
De toute agressivité.

Mes armes se sont retournées,
Recourbée ma rapière
On ne me prendra plus
À ces jeux de guerrier.

Et maintenant, je me repens.


Un grand merci à Blue qui a su capturer cet instant de poésie dans ce magnifique dessin :
 

Désolé pour le format "ridicule" que je vous propose. Pour une meilleure qualité, rendez vous à cette adresse
Pour plus de dessins de Blue, une petit tour par ici s'impose.

26 avril 2011

Matin ensoleillé

Ils se lèvent tôt, les chercheurs d'or
Ils se lèvent tôt, pour voir l'aurore
Ils se lèvent tôt, et dans l'azur
Ils s'adonnent à leur passion :
Apprécier l'or, pur, qu'ils ont.
Ils s'aiment sans blessure
Et sans perdre la raison
Ils s'aiment sans rature
À travers les saisons,
Ils s'aiment sans coupure,
Les chercheurs d'or.

Puis soudain, ils murmurent :
« Pourquoi chercher ? »
Ils ont trouvé l'or pur,
(L'un pour l'autre ils en sont)
L'un pour l'autre, c'est l'amour
Ils ont trouvé l'air pur :
Respirer pour toujours

Il est tôt, mais c'est mieux,
D'avoir trouvé, c'est précieux,
Il le lit dans ses yeux.

Dédicacé à Stephanie

18 avril 2011

Poète néologiste

Le poète quand il s'insurge
N'écrit pas des vers, mais dépiste
Ce que des grands littératurges
Ont interdit ; Néologiste,
Il adore les avanturges
Et les figures philatélistes.
Mais il est aussi dramaturge
À ses heures très dramatiques,
Il se dit chevalier mystique
Cherchant le maître thaumaturge ;
(Concert de voix cabalistiques)
Il se dirige aux sons liturgiques

Toi, poète néologiste
Moins nihiliste qu'existimiste,
Moins pacifiste qu'extrémiste,
Tu chantes idéalisme et optimisme
Dans une quête romantique post-traumatique !

15 avril 2011

Poésie

Pour
s'Ouvrir,
Être
Stupéfait
Intérieurement et
Extérieurement.

8 avril 2011

L'hiver

L'hiver est jeu,
L'y verrais-je ?
« Oui, madame, en hiver il neige, fort »
Il nait je
Enivré, il n'est pas ; ais-je tort ?
Elle échut dans ses bras,
La neige.

Ah, mon père, ce héros !

J'ai regretté longtemps de ne pas t'avoir dit
Ce petit mot d'amour que tu espérais tant.
Bien moins qu'un père, pour moi tu n'étais qu'un ami
Et pourtant de tes bras je n'ai jamais reçu
Que l'amour ; de l'amour en un flot continu.
Comment as-tu vécu, tout ce temps sans craquer
Non pas vécu, mais survécu, voire supporté
De n'avoir pas joué ce rôle à mes côtés ?
Depuis longtemps je sais que cela t'as manqué

C'est pourquoi aujourd'hui, je vais me rattraper :
Ce n'est plus Olivier, mais papa qu'il faut dire !
Tu m'as toujours enseigné ta plus belle qualité
Et cette patience en moi s'est développée
Persévérance même et curiosité.
Une chose est sûre : papa ou Olivier,
Cela n'a rien changé, je t'ai toujours aimé.
De plus en plus au fil des ans, pour arriver
À ces quarante-et-un ans que tu viens de fêter

À mon père, ce héros.

Descente aux enfers

L'escalier rouge accueille avec joie
Les âmes des damnés ;
Sur chaque marche est peinte une étincelle
Qu'allument les paumés,
Mais l'ascension douloureuse et mortelle
Qu'empêche le gardien,
Le lys calciné en a fait l'essai :
Jamais l'on ne revient
Ni du noir souterrain, ni des sombres couloirs.

Les âmes damnées que l'escalier rouge accueille
Rient de toute leur voix ;
La descente sans fin des mornes marches en deuil
Jusqu'au fourneau malsain,
Attise la sueur et les sombres desseins
Ô chaleur infernale,
Tu as brisé la fleur !
Que ton roi soit maudit, que tes habitants pleurent !

Poète Mystique

Je suis le mythe errant, moins héros que légende,
Je dis : « N'enterrez pas, évaporez les corps ! »
Et partout où je passe, et partout sur la lande,
On sèche les larmes qui nourrissent les morts.

« Mais ne retenez pas les douleurs communes,
Qui épanchent des plaies ouvertes sur l'éther » ;
Je vous ouvre la voie vers un autre univers
Moi, le cabalier vert chevauchant sous la lune.

7 avril 2011

La censure

Le paradoxe de la censure
C'est qu'elle fait culminer
Les coups dans l'eau de la répression
Et les cris libérateurs
De ceux qui mènent l'opposition


Petit poème composé de 
mots capturés au hasard d'un cours 

La mort de Roméo et Juliette

Rapaces !

Qu'ils se meuvent ou se vautrent,
Les mauves ventres se cherchent
A l'ombre des vautours.
Dans la nuit vrombit votre tour !

Mais, ombre funeste aux entrailles éparpillées,
Le putride oiseau de mort, plonge dans vos chairs
Son bec phallique en dents de scie, le carnassier
Et pille vos corps nus, aux pieds de la muraille.

L'ombre funeste vous a rattrapés !

Essoufflés par le vacarme des cris
Féminins et aigus, les mâles râlent,
De n'avoir pas pu déchirer l'hymen
Fabuleux de cette amante éventrée.

Rapaces !

Qu'ils se meuvent ou se vautrent,
Les mauves ventres se cherchent
A l'ombre des vautours.
Dans la mort jaillit leur amour !

Ils teignirent le jour en bronze
Pour échapper à l'oiseau cloche
Voulant les enfermer,
Et vécurent sans pardon, pendant l'éternité !

4 avril 2011

Une rencontre

Mais, ma belle, que dis-tu ?
Il faut chaud et tu a bu
Tu m'aimes ?
Voilà donc ton problème !

Voyons, au fond, que sais-tu
Du cœur et ses vertus,
De la rose, fleur sacrée,
De l'âme et des baisers ?

C'est dans un premier regard
Que très vite, ton cœur s'embrase
Je le vois et j'en suis désolé
Avec moi, tu est bien mal tombée.

Et pourtant je le sais,
La vue de tes beaux yeux,
Ne saurait égaler
Milles bijoux fabuleux.

Tu n'a rien de repoussant ;
Rien qui ne me laisse indifférent,
Je te prendrai bien pour amante
Et tu jouirais, plus vivante

Dans un monde où caresses
Et preuves de tendresse
Te seraient données dans le seul but
D'arriver enfin à mon salut.

Mais voyons, jeune sotte !
A qui t'adresses-tu de la sorte ?
Qu'attends-tu belle idiote ?
C'est aussi mal que je me porte !

Pourquoi voudrais-tu de moi ?
Solitaire et sans amis,
Garçon étrange aux abois
Et qui jamais ne souri.

Quel piège as-tu tendu sous mes pieds
Que ma vigilance ne saurait éviter ?
Peut-être as-tu raison de le dire
Le bonheur m'effraie, et tu m'attires.

***

Ta jeunesse t'empêche de douter
Et je voulais te protéger
De cette part de moi que tu ignore
Celui qui vit dans l'ombre de mon corps.

Il te ferait trop souffrir,
Il n'aime pas les passions.
Seuls les tendres plaisirs
Sont dignes des ses actions.

C'est sans doute ce que tu recherche
Mais tôt ou tard, mon cœur se brisera
Tu voudra grandir, tu désirera.
Belles paroles ne suffiront pas

Ce moment s'échappe d'entre mes doigts
Mais que faire pour ne pas perdre de toi
Les beaux instants, les divines magies
Il sera trop tard, le temps des folies.

Que dois-je comprendre après tous ces mois ?
Où tu t'accroche encore et toujours à moi
Dans une étreinte, te loves dans mes bras.
– Je veux passer l'éternité avec toi ! »


Écrit en juillet 2010

30 mars 2011

Les prépositions

On présuppose que
Les prés se posent ici
Ou, qu'on les prépose entre eux.
Or, on les a déjà posés tout près
Donc s'ils entrent,
Fatigués et de marbre,
C'est la catastrophe
Dans la strophe !
Car demain, ni l'arbre
Planté dans le pré
Juste à côté,
Ni la préposition
Ne seront
Juxtaposés !

Mais désormais nous savons coordonner.

***

Nous chamboulons la grammaire
Sans rien y simplifier
Pour que, de nos mères
À nos confrères étrangers
Navigants dans des prés
Aux multiples couleurs
« Auf, gegen, über »
Le mystère demeure entier.

Chez eux comme chez nous
La révolte n'a pas encore eu lieu
Mais déjà, en-dessous
On se rassemble par milliers
Contre l'ennemi du dessus.
Ma foi, bien apeuré,
Sur la colline il s'abrite.

Ne sommes-nous pas prêts ?
Mais si, tout y est.
L'assaut est donné !
Devant se pressent les épées
Derrière tout va de travers,
Les préposés sans noms
Ne sont pas biens coordonnés,
Entre nous, c'est une hécatombe !

29 mars 2011

Souvenir Névrotique

Cette brume néfaste emplit l'air environnant,
Pas une once de lumière ne la traverse
Elle ondule en formes abstraites, lentement,
De ci, de là, sa main brumeuse caresse,
Tourne et vire sur mes joues, puis s'envole au loin.

Tu l'aspire et la crache du bout de tes lèvres,
Le bâton maléfique s'allume à sa sortie
Tu en uses à outrance, maudite sorcière !
Mais tu feins d'ignorer qu'il consume ta vie
Et, se consumant lui-même, te prête
Son pouvoir destructeur, il contrôle ton esprit !

Mes pensées se mouvant au rythme de la fête,
Et la transe hypnotique commencée, mon corps,
À ces jeux de sorciers, désire se former.
Jésus autrefois, rendit la vue au passant,
Aujourd'hui aveugle dans cette sphère grise.

Le grand esprit maléfique nous contrôle,
Épaississant le nuage de mort volatile,
Renforce sur nous son étreinte, nous privant
Ainsi d'air, de vie et du contact divin.

Le cri de vivre

Vous dites que vous voulez vivre ?
Mais n'êtes-vous pas déjà mort, vous
Qui osez exprimer telle réclamation ?

Vous dites que vous souhaitez vivre ?
Mais savez-vous au moins ce que, vous
Allumez de désirs inutiles dans ce voeu ?

Pensez-vous vraiment qu'il suffise
De vouloir pour pouvoir, et vivre ?
Pensez-vous vraiment qu'il suffise de le dire ?

Vous dites que vous voulez vivre !
Mais n'avez-vous pas enfin compris,
Tout ce que contient cet écho de jalousie ?

Bien sûr, tout le monde veut vivre !
Mais cela ne dépend que de vous !
Depuis longtemps ce choix vous a été remis
D'apprécier ou non ce qu'est la vie,
Depuis longtemps ce choix fait de vous
Des êtres uniques, heureux ou bien aigris.

***

Alors, allez, allez donc au hasard des rues,
Et partez, partez pleins de chagrin, éperdus !
Errez, errez donc et ne m'importunez plus !

Car le poète en ce jour, vit !
Il n'a pas voulu, ni n'a choisi,
Figurer, lui, au rang des inscrits à la vie.
Mais c'est parce qu'il aime marcher, sentir,
voir, trembler, éprouver, vivre tout,
Que le poète, en ce jour, vit.

Sinon, que lui reprocher hormis,
D'être un être qui aime et qui vit
Sans se soucier de plus de vie, de plus de tout ?

Janvier 2011

Poésie, poésie

Poésie en boite,
Le poète ne se boit (pas) mais se noie

Poésie en mer,
Prose et rime (en vers)

Poésie vulgaire,
A vu le prodige des guerres

Poésie de comptoir,
Tous comptent (un jour) l'ouïr

Poésie du soir,
Est un sosie du poney noir

Poésie, poésie,
Aux ports des îles, poses-y
Les âmes prophètes des poètes.

18/02/2011

Révélation

Je rêve et tu me mens
Tu songe et tu te mens
Mensonges !
Absurdes et aberrants
Errants comme une colombe,
Au-dessus des toits,
Au-dessus de toi,
Ils tombent
Avec fracas !
Cassés et fracassés
Par mes jugements
Moi, juge, aussi je mens.

14 Janvier 2011

Distraction dangereuse

Voici l'histoire d'un petit jazz,
D'un jazz du soir, d'un soir de pluie.
D'un soir sans toi, humide et froid.

Humide vent de l'océan,
Froid de l'automne, me perturbant.
Novembre en gris, début du mois.

Sur le chemin : rêve de toi,
De toi qui danse, de toi jolie.
Futile errance dans mon esprit.

Feuilles sombres, lourdes de pluie,
Jamais ne tombent, toujours sourient.
Sourire forcé, même dans la tombe.

Rêve éperdu voilé de lune,
Rêve endormi, jeu de minuit.
Milieu de nuit chargé de brume.

Jeu dangereux des oublieux
Temps désireux, voire malheureux.
Temps assassin de mon destin.

Vice inavouable

Toutes les nuits nous dormons
Dans des cercueils glacés
Toutes les nuits nous marchons
Au milieu des damnés
Toutes les nuits nous rêvons
À vitesse effrénée
Toutes les nuits nous dansons
Sur des rythmes endiablés
Toutes les nuits nous scandons
Des vers efféminés
Toutes les nuits nous rêvons
De siècles inachevés

Et parfois nous piétinons
De nos affreux souliers
Et parfois nous piétinons
Les mânes intimidées

Mais une nuit cesseront
Ces voyages figés
Et de notre rébellion
Naîtra l'heure inversée.

Fausse transformation
Pour nos chairs emprisonnées
Apposées du tison
De nos heures articulées.

Plus de divinations,
Toute nuit illuminée
Tiendra en sa prison
L'or liquide des journées
Dans le voile des maisons,
Dans l'orange des pavés

Désormais plus question
De rêver, danser, scander,
Pour toujours nous tombons.
Et le réel, purifié,
S'attaque à la raison,
Nettoie les insanités,
Contre notre imagination :

Le diable enfin sodomisé !

Reine Noire

Envole au loin mes adieux,
Dans un murmure pousse-les vers les cieux
Que mon cœur, ô combien, regrette ses aveux
Puisque d'aucun de nous n'ont fait d'heureux.
Lui, qui, pourtant si vertueux,

Plaça sur ma route un espoir.
J'aurais mieux fait de ne jamais avoir
Avancé ses désirs et attentes exutoires.
Règne du chaos et du désespoir
Dans le château des cauchemars,

Où tu vis en reine tyrannique.
Ayant noirci ton cœur, Dame de Pique,
Plonges le mien dans un oubli névrotique
Dont tu gardes jalousement le portique.
Même machine diabolique,

Qu'en mes rêves les plus engourdis
Nos langues s'y rencontrent, non plus en amies,
Soufflant l'illusion des nos désirs accomplis.
Douleur de la chair qui brûle le lit.
Restes de deux incompris...

A la fille des étoiles.
2010

Ma Soeur

(Les vers de cette séquence comptent une syllabe de plus à chaque retour à la ligne et ce jusqu'à 20 syllabes - limite théorique d'un vers et aussi mon âge au moment où j'ai écrit ce poème).

2
Deux sangs
Différents
Se disent sans
Aucune patience
Les remous de leur âme,
Les sentiments de leur coeur,
Chaque souffrance et chaque peine ;
Deux sangs, deux familles désunies
Réunies dans leur coeur, amours ils s'aiment,
Et le sèment partout, jouissent du bonheur,
De pouvoir compter sur un frère, ou une soeur
Par tout temps et toute heure, pas besoin du même père
Entre des âmes soeurs, entre des coeurs, durs comme fer
(Aucune femme ne sera plus importante que toi)
Non, ils ne sont pas de pierre, mais se protègent de ces pleurs
Qui atrophient les chairs, et pillent les instants de joie éphémère.
Maintenant qu'ils ont trop vécu les malheurs, peuvent se laisser aller
A jouir de la vie, des cris de leur amants, et des sourires des vivants
Dans ce monde hier assourdissant, pour toujours ils seront les maîtres du vent.

                  ***

Viens par ici, Vent de la vie !
Viens virevolter entre nos vies,
Viens Vent du temps, passe sur nos vies !
Calme nos vides envies !
Et évente les vampires jaloux
Qui vantent les mérites, du vice parmi nous.
Prends vie, Vent vivant !
Qu'il vente à l'infini !

Lacrima Sanguis

120
Le sang des innocents ne sera pas vain
Cent vingt sont morts
Sang vain des morts (Maures)
Sang : vin des vivants.

100%
Il donna sont sang pour cent des siens
Œil pour œil, sang pour sang
Cent vies pour cents morts
Trouvé sans vie par manque de sang
Sans-Vie l'esprit, agacé, s'en alla chercher du sang pour cent vies, elle-mêmes agaçant le roi des morts.
Remplissant cent corps sains mais sans sang, Lucifer renvoya sur Terre cent pour cent des esprits agaçants, qui déferlèrent grégaires et menaçants.
Tandis que cent mille mutilés semblent encore fourmiller aux portes des enfers.

Sanctification
Pour sanctifier, à qui se fier ?
Sans t'y fier, il te laissa ensanglanté à terre,
Terrassant, de sa main assoiffée de sang, tout tes ennemis. Puis t'aida à te relever.
Pris une poignée de cette terre-à-sang dans sa main. La soif de sang parmi toutes, est haine, ami ! 
Tu lui a tendu la tienne.

100% des Terres tournent à 120° ou 360
Cent hommes, pour du sang déterrent, tournent au sang, vain degré où cent « toi » sont cent « eux », noyés dans le sang des guerres ou dans le vin des pères.
Soit béni le sang des « hymnes au sang ». Le sang vain qui alimente la Terre.
Poussant en terre sanctifiée dans laquelle moult sang à coulé, l'olivier désespère de voir un jour les guerres s'arrêter.
Et dans chacun de ses fruits, verse une larme de sang.

03/02/2011

Ode à la Lune

Un soir alors que je marchais
Je ne vis depuis les pavés
Que toi seule, ensoleillée
Car d'amour tu resplendissais.

De nombreux filets se mouvaient
Au dessus de moi, atteignaient
Les cœurs par delà vitres et toits,
Fenêtres, embrasures. Rets

Jeunes et fiers dont tu te parais
Porteurs d'un message d'espoir
A tous les laissés pour compte,
les aveugles, les malades.

***

Hier soir alors que je rentrais
Je te vis seule qui pleurais
Et ta lumière faiblissait,
Je crois qu'il t'a abandonnée.

Les voiles désormais ternies
Se sont brusquement arrêtées.
Aucune joie distribuée
Par delà murs, et parapets.

***

Ce soir, triste, c'est moi qui pars
Moi, qui emporte dans le noir
Le souvenir d'un vieil espoir
Terni par trop de cauchemars.