15 septembre 2012

La Machine Infernale

Œdipe étant enfant fanfaronnait serein
Jusqu'à ce que l'oracle qui déchiffrait les cieux
Lui révélât crûment un futur pernicieux :
Il commettrait l'inceste et serait assassin.

Pour échapper alors à ce sombre destin
L'adopté du palais s'en alla, prétentieux,
Sans savoir que c'était la volonté des dieux :
Il laisserait son nom dans tous les parchemins.

Lui en rêvait déjà de triompher du Sphinx !
Car comment résister à un cœur orgueilleux
Qui lui dictait toujours d'être le plus glorieux ?
Et plus que d'aventure il foula les chemins.

En frappant au hasard avecque son gourdin
Il heurta dans la rue un passant déjà vieux :
Le roi Laïus, son père s'éteignit sans adieux,
Il ne lui restait plus qu’à gagner les Thébains.

Et ainsi s'acheva sa vie de clandestin :
Triomphant de la bête, il se fit plus odieux,
Entrainé au palais vers cet acte insidieux
Il épousa Jocaste, promise au plus malin.

Et c'est alors en roi, qu'à Thèbes prit son bain
Le héros de l'année, pour autant disgracieux
Qu'avec sa mère et femme il joua les vicieux
Et ainsi il devint le martyr Corinthien.

Œdipe étant un mythe il avait pour dessein,
Nous éviter douleurs et larmes dans les yeux
Car qu'importe la ruse il vaudrait toujours mieux,
Ne pas fuir notre vie : en accepter la fin.

Écrit en mai 2012

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