31 mars 2017

Là où l'on s'attend

Passerelle qui vibre au vent au-dessus du courant
Les gens marchent sans se presser pourtant
L’air s’emplit du bruit des autos
Puis reflète un ciel gris dans l’eau, tôt.

C’est là où l’on s’attend.

Est-il faux de croire à l’éternité ?
Il faut se mettre à nu − s’déshabiller
Comme la surface de l’eau qui dort limpide et profonde
Pour crever la peur, rendre les choses fécondes.

C’est là où l’on s’attend.

Il existe mille déclinaisons du verbe marcher
Mais le plus souvent chacun fait aller
Son train, d’un point à un autre, est-ce que ça va ?
On enjambe seul ou à deux. Jusque… à… dvienne que pourra.

C’est là où l’on s’attend.

Appuyé sur le garde-fou des limites du pont,
Des limites de soi ; on passe le cap des saisons
Pour déambuler courageusement entre les toits
Et presser dans sa paume l’entrelacs des doigts.

C’est là où l’on s’attend.

Là où l’on ne fait pas de promesses
Car on ne parie pas sur des tresses
La patience étendra son empire au-delà des vestiges
Et déjà elle anime un présent tout armé de vertige.

C’est là où l’on s’attend sans jugement
Pour aller vivre une ère adulte
Où il est permis de briller comme deux diamants
Qui s’éveillent. Le charbon, ils en résultent.

— Miejiriel, mars 2017

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