14 septembre 2016

Lune ou l'autre muse

Lin brun, l'un.e brun.e, indistincts
Un soir alors que l'on rêvait, un soir
Un soir alors qu'on y croyait, un soir
Un roi alors qui n'était pas tyran,
Un roi et une reine
Un soir où minuit fut de leurs amis
Se mirent à nu, oui,
Furent diminués, destitués de leur règne.

Lin brun, l'un.e brun.e, indistincts
L'un.e a dit « les étoiles se sont couchées »,
Sans autre forme de procès
L'un.e a dit « j'ai épuisé tout le coton
Que j'avais à disposition »
L'un.e a dit « que ta nuit soit douce »,
Et l'autre fut pris d'une secousse
L'un.e a dit que trop de doux leurres,
Avaient eu raison de son cœur
L'un.e a dit que le charme de la séduction
Avait était rompu,
La magie des fines sensations
Brisée, abattue
Sur les rochers de son indifférence.
L'un.e a dit qu'en son absence
Tout était pour le mieux.
Que l'autre avait saboté ses sales chances d'être aimé.

Lin brun, l'un.e brun.e, indistincts
Alors l'un.e a tout abandonné, tout espoir de conquête
Déserté la saveur des fruits à pulpe, vidé toute sa tête
L'un.e a cautérisé son petit cœur ouvert
Et remisé son amour pour l'hiver.
Il faudra attendre la bonne saison
Avant de refaire des plantations
Il faudra se donner ou bien prendre le temps
Avant que germe à nouveau le lin blanc.
Le printemps et ses boutons de Rrose ? »

Lin brun, l'un.e brun.e, indistincts
Il y a encore du grain à moudre
Pour essorer cette tourmente absurde
« Cherche un paratonnerre moins foudre »
Mais un jour prochain cette histoire sera poudre
Que l'on jettera, serein, à grande poignée-javelot
Dans le vent des embruns, matelot !
Le chagrin voltigeur se fera voyageur !
Avant de finir en poussière
Qui poudroie dans les airs
Et puis s'éteint.
[En attendant l'âge alourdit les désirs de fructifier,
Et la jalousie, malgré tous les poèmes, persévère.]


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