10 janvier 2015

Jaillissement !

Voici comment il déconstruit les chemins déviés et les travers du monde qui s'y étaient logés :

« Lire, lire, lire des poèmes. Ivre, ivre, ivre de phonèmes, de ceux-là même qui peuvent tout détruire. Détruire, détruire, détruire les défauts. Mourir c'est la vie. Détruire Sélavy, symboliquement Rose ; couper sa fleur fanée, sa tige flétrie, son air morose. Poème-Shiva de la fin et du renouveau, poème sans bouche, poème aux deux cents bras et aux trois mille yeux qui vous guettent. Poèmes dont les voix sont celles des dieux : rugit, tremble ; remue, ébranle les vulgaires cailloux rouges aux creux des volcans éteints, comme aux seins des poitrines creuses. Mais rien, non rien à défaire de plus que l'usurpateur amorphe à l'intérieur qui regarde avec son œil terne le chemin crasseux. Oui tout cela il faut le retourner, lui crever l'œil unique, le membre cyclopéen pour qu'enfin, aveugle de sa vue, il voie la lumière transcendantale qui le traverse. Casser, oui, tout casser sur le chemin pour qu'il cherche de nouveaux galets, pour qu'il polisse de nouvelles pierres, les aligne, les dispose en totems et qu'elles guident les prochains. Ses prochains. Tuer son parasite intérieur à coup de vers pour faire renaître et resurgir la source. Source d'eau, source de feu, source d'air, source de rayon solaire et de pierre de lune. Se voir en vrai, car c'est soi qui jaillit hors de brume. »

09/01/2015

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