13 janvier 2015

Lettre du dernier poêtre

Mon cher Alexandrin, je crois qu'entre nous de
Toute évidence quelque chose a été
Rompu, brisé, perdu ; le lien s'est dissipé
Je ne sais où. Ce truc qu'on avait à deux
Me plaisait bien. C'était sympathique, avoue-le
Mais tu récoltais la gloire d'être bien fait
Sur le dos de mon mérite qui s'acharnait
Aussi c'est fini. Je termine là, adieu,
Cette relation intime dans nos lettres
N'est plus comme avant ; mais suis-je encore poêtre
Sans la force de t'écrire à nouveau des vers ?
Plaisir et communication résignés,
Je sens venir la fin et l'alcool à plein nez
Car, ivre de liberté, je quitte l'en-vers

De la vie, du sonnet…


… … … … … … … … … … … … … … … …
Quelqu'un frappe à ma porte et presse la sonnette,
Je n'ai plus rien à faire moi de leurs sornettes,
Ma main est celle sinueuse d'un poète
Qui a vécu son temps, creusé son oubliette. 


13/01/2015

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